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On en sait déjà un peu plus sur la grande expo­si­tion orga­ni­sée par le musée des Beaux-Arts cet hiver. Il s’agit de faire décou­vrir un Pous­sin méconnu – souvent réputé, à tort, austère – grâce au thème de l’amour qui traverse l’en­semble de son oeuvre. Deux tableaux sont à l’ori­gine de cette expo­si­tion pilo­tée par l’ins­ti­tu­tion lyon­naise et le musée du Louvre : La Mort de Chione, oeuvre de jeunesse pré-romaine et commande d’un soyeux lyon­nais désor­mais établie à Lyon grâce à une acqui­si­tion du musée en 2016 ; ainsi qu’Apol­lon amou­reux de Daphné, testa­ment artis­tique du maître resté inachevé et prêté excep­tion­nel­le­ment pour l’oc­ca­sion par le musée du Louvre. Un groupe de dessins consé­quents vien­dront mettre en valeur ces deux tableaux repré­sen­ta­tifs de la première et de la dernière période du maître. Avant qu’une cinquan­taine d’oeuvres en tout ne décline l’amour à la française en plusieurs thèmes : le corps désiré et l’im­por­tance de la figure fémi­nine,  la folie dyoni­siaque et la figure de Bacchus ensuite, évoquant la fréné­sie amou­reuse ou la fécon­dité, le triomphe du senti­ment et sa toute puis­sance, et enfin la mort souvent brutale présen­tée comme un double funeste de l’amour, comme dans La Mort de Chione

La Triomphe de Pan, litho­gra­phie de Picasso inspi­rée de Nico­las Pous­sin. (Collec­tion du Musée GRANET d’Aix-en-Provence)

Picasso et ses baccha­nales en invité érotique

Allé­go­ries, satyres concu­pis­cents qui faisaient l’objet des plus prudes répro­ba­tions au XVIIe siècle, exal­ta­tion des courbes fémi­nines et commu­nion avec la nature, la pein­ture de Pous­sin sera érotique ou ne sera pas. Avec en prime une expo­si­tion paral­lèle Picasso / Pous­sin / Bachan­nales, consa­crées aux Baccha­nales à l’hé­ri­tage érotique du peintre de la Renais­sance. On en reparle avec notre critique ici.


Pous­sin et l’amour. Du 26 novembre 2022 au 5 mars 2023 au musée des Beaux-Arts, Lyon 1er. Commis­saires de l’ex­po­si­tion : Nico­las Milo­va­no­vic (musée du Louvre), Mickaël Szanto (univer­sité Paris IV) et Ludmila Viras­sa­my­naï­ken (musée des Beaux-Arts de Lyon). Nocturne vendredi 2 décembre.