Direc­trice de la Maison de la danse depuis 2010, Domi­nique Hervieu quitte ses fonc­tions et vient d’être nommée direc­trice du projet cultu­rel des JO Paris 2024. Elle nous a réservé sa première réac­tion.

Comment s’est faite cette nomi­na­tion, aviez-vous candi­daté ?

Domi­nique Hervieu : “Oui, j’avais candi­daté, mais c’était il y a trois semaines, il s’agit vrai­ment d’une nomi­na­tion éclair ! Ce que j’aime, c’est construire et là, il s’agit d’un défi de taille, avec 12 millions de visi­teurs. Ils ne seront évidem­ment pas tous tout le temps dans les stades, pas plus que les Français. C’est vrai­ment enthou­sias­mant d’ima­gi­ner de faire rimer l’ex­cel­lence cultu­relle avec l’ex­cel­lence spor­tive. Ce sont un peu des Jeux Olym­piques augmen­tés à la française, en faisant dialo­guer sport et cultu­re…

Les JO ont lieu à date, en septembre 2024, puis c’est fini… Avez-vous pensé à garder la Maison de la danse et à mener les deux de front ?

Très sincè­re­ment ça ne m’a même pas traversé l’es­prit. Il s’agit vrai­ment de chan­ger d’échelle et de s’ou­vrir à tous les arts, pas seule­ment la danse. Lyon accueillera d’ailleurs des épreuves donc je serai un petit peu de retour… Mais je pense que main­te­nant que le projet des nouveaux Ateliers de la maison de la danse est conso­lidé (l’ou­ver­ture de ce nouveau lieu est prévu courant 2024, ndlr), il faut vrai­ment une nouvelle person­na­lité qui anime de front la Bien­nale, la Maison et les Ateliers de créa­tion. Il y a des gens qui restent parfois trop long­temps là où ils sont… Peut-être que je pars un peu trop tôt, on verra, mais il aurait été impos­sible de mener les deux de front, c’était le bon moment.

« Il y a des gens qui restent parfois trop long­temps là où ils sont… Peut-être que je pars un petit peu trop tôt. »

domi­nique hervieu

Vous ne partez donc pas avec le senti­ment que vous n’aviez plus assez à construire à Lyon ?

Pas du tout, au contraire, je pense que c’est l’oc­ca­sion d’un nouveau souffle. Guy Darmet a créé ce lieu incroyable, j’y ai apporté ma pierre avec un nouveau lieu de créa­tion, c’est à quelqu’un d’autre aujourd’­hui de prendre le relais pour faire vivre l’en­semble du projet.

Votre départ est immi­nent, il est prévu en février. Avez-vous déjà une idée de la personne qui pour­rait vous succé­der et allez-vous parti­ci­per à sa dési­gna­tion ?

Je suis très respec­tueuse des procé­dures, j’en ai parlé au maire et je me tiens à sa dispo­si­tion s’il le souhaite. Il y a vrai­ment deux écoles dans ces cas-là et la poli­tique cultu­relle orien­tera tout. La première fait table rase et la seconde demande à celui qui part son carnet d’adresses. Je me plie­rai à la déci­sion quelle qu’elle soit mais c’est encore trop tôt pour le savoir, ça vient vrai­ment de tomber. Nous avons un premier rendez-vous minis­té­riel le 14 décembre pour commen­cer d’ac­ter la tran­si­tion. Une chose est sûre : il y aura de grandes et belles person­na­li­tés pour me succé­der ! »

Photos : Blan­dine Soulage-Rocca.