Comé­die. D’un point de vue formel, l’idée a de quoi être casse-gueule : 1h45 de faux rushs de la vie d’un grand adoles­cent qui a docu­menté sa vie des années 90 à aujourd’­hui, camé­scope au poing. Et pour­tant, pour peu qu’on accepte que les mauvais cadrages, le son qui saute et la quasi-absence de montage fassent parti de cette esthé­tique do it your­self, le charme de ce film régres­sif et origi­nal opère, surtout si on a été jeune (et moins jeune) dans les années 90. Installé dans votre canapé douillet, c’est parti pour une petite remon­tée nostal­gique dans le temps: grésille­ments du modem inter­net, Pixies et IAM en bande-son, Coupe du monde 98 et télé­phone fixe, on plonge la tête la première dans la dernière décen­nie du XXe siècle, avec, pour s’y croire encore plus, une star du petit écran de l’époque dans le rôle du père: un Alain Chabat rajeuni. Grâce aux décors et aux costumes presque chinés dans le garage de nos parents, et surtout au natu­rel des scènes, on a vite l’im­pres­sion que Max et ses amis ont fait partie de notre bande de potes, vécu les mêmes galères et fous rires. Et c’est la grande réus­site de ce Play: collec­ter des instants à priori insi­gni­fiants mais univer­sels qui parle­ront à toutes les géné­ra­tions, avec en prime l’an­goisse du temps qui file en arrière plan. Film doudou pour les uns, succes­sion de blagues potaches sans inté­rêt pour les autres, reste que ce feel good movie à la recherche du temps perdu vous donnera irré­sis­ti­ble­ment envie de revoir vos copains d’en­fance pour plon­ger dans vos souve­nirs et vous en créer de nouveaux. ça tombe bien, c’est le décon­fi­ne­ment. C.S.

Play d’An­thony Marciano (Fr, 1h45), avec Max Boublil, Alice Isaaz, Malik Zidi… Dispo­nible sur la plupart des plate­formes. Vous pouvez voir la bande-annonce << ici >>.