On comprend le succès qu’a eu en salles ce premier film auto­bio­gra­phique d’un fils de paysan relayant le drame qu’a vécu son père. L’al­ter­nance entre la beauté des paysages de Mayenne et la vie quoti­dienne d’une ferme fami­liale est croquée loin des clichés pari­siens habi­tuels quand il s’agit de rendre soluble le monde rural dans le cinéma rural, et sans le moindre misé­ra­bi­lisme.

Anthony Bajon et Guillaume Canet, Au Nom de la terre.

La présence de Veerle Baetens en femme au sang froid qui supporte autant ses sautes d’hu­meur que sa comp­ta­bi­lité, et d’Anthony Bajon en jeune fils alter ego du réali­sa­teur n’y sont pas pour rien. Mais c’est avant tout la descrip­tion du monde agri­cole qui convainct le plus, et son corol­laire déguisé en moder­nité : la spirale infer­nale qui oblige un agri­cul­teur à faire gros­sir son exploi­ta­tion jusqu’au suren­det­te­ment vs épui­se­ment.

Un des meilleurs rôles de Guillaume Canet

Main­te­nant un bel équi­libre de savoir-faire durant la première heure, Edouard Bergeon a plus de mal à garder la juste distance quand il bascule dans le mélo, pour des raisons person­nelles évidentes. Le film se termine d’ailleurs sur les archives de son véri­table pater­nel, expliquant du même coup la calvi­tie infli­gée à Guillaume Canet tout le long du film.

An Nom de la terre fami­liale

Les âmes sensibles devront éviter le drame fami­lial final avant d’al­ler se coucher. Au nom de la terre n’en reste pas moins du bon cinéma popu­laire, bien produit et bien réalisé, témoi­gnant d’une réalité agri­cole qui, depuis Petit Paysan, ne mérite que de prendre de plus en plus sa place sur grand écran… puis sur le petit. Le prochain film d’Edouard Bergeon, La Promesse verte avec Félix Moati et Alexan­dra Lamy, sortira le 27 mars.

Au nom de la terre d’Edouard Bergeon (Fr, 1h43) avec Guillaume Canet, Veerle Baetens, Anthony Bajon… Dimanche 18 février à 21h10 sur France 2 puis en replay sur France TV.