C’est un des grands films de Coppola, sous-esti­mée à sa sortie en 1992. Une grande fresque médié­vale, baroque et sangui­no­lente fut moyen­ne­ment goûtée à sa sortie, sous prétexte d’épou­ser la préca­rité d’ef­fets spéciaux rudi­men­taires en trois couleurs, comme au temps de la Hammer… En plus d’une séquence d’hom­mage au Ciné­ma­to­graphe des Lumière dans les rues de Londres, c’est certai­ne­ment l’adap­ta­tion la plus fidèle au récit d’ori­gine de Bram Stoker, avec aux côtés de Gary Oldman et Anthony Hopkins, un couple de rêve : Winona Ryder et Keanu Reeves, amou­reux prison­niers de ce « monstre que les hommes de chair veulent tuer », dans ce qui est aussi un grand film d’amour sur le combat entre sexe et reli­gion : « Je vous aime trop pour vous damner » avouera le Comte à sa proie…

Winona Ryder, proie de choix pour la Dracula de Coppola.

Le sens de la déme­sure propre au prix Lumière 2019 trouve ici un sujet assez ample pour sa soif d’ins­pi­ra­tion, le fantasme morbide du mythe du vampire se mêlant ici à la convoi­tise de la chair la plus érotique. Un des grands films de Coppola, à savou­rer sur grand écran, sans modé­ra­tion.

Bande-annonce d’époque (1992).

Dracula de Fran­cis Ford Coppola (Bram Stoker’s Dracula, 1992, EU, 2h35) avec Gary Oldman, Winona Ryder, Keanu Reeves, Anthony Hopkins… Photos : remer­cie­ments à Bruno Théve­non de l’Ins­ti­tut Lumière.

Gary Oldman fore­ver.