Y a-t-il compa­ti­bi­lité entre cinéma d’au­teur, avec un grand H, et film de baston? La fron­tière, surveillée naguère du haut des mira­dors par des ciné­philes trou­vant que les films de Rohmer vont trop vite, a explosé façon Berlin-mur. Quand Wong Kar-waïIn the Mood for Love – évoque le kung-fu, ce n’est pas avec une pince à sucre, mais par une choré­gra­phie de bonnes mandales. On aime­rait d’ailleurs bien savoir, rapport à d’éven­tuelles discus­sions sur des PV avec la police muni­ci­pale, comment fonc­tionne une tech­nique du style Ba Gua (un kung-fu très mortel) dite des ”64 mains” qui ne restent pas dans les poches, mais se dirigent dans ta face.

Song Hye-Kyo défie la beauté de Tony Leung dans The Grand­mas­ter.

Dans le plexus, Confu­cius !

Seule­ment, le prota­go­niste Cunf Le garde le secret. En revanche, la Lame et IP man, de grands maîtres du kung-fu d’avant-guerre (contre le Japon), donnèrent des cours. Ce dernier, inter­prété par Tony Leung Chiu Wai, qui a toute légi­ti­mité (un petit rôle dans L’Exé­cu­teur de Hong-Kong avec Chuck Norris), fut le maître d’un certain Bruce Lee. Quand ça ne se bat pas au ralenti sous la pluie, ça philo­sophe, film d’au­teur oblige, mais pas trop. Ainsi,on apprend que ”le tigre ne quitte pas la montagne” et que ”mieux vaut avan­cer que s’ar­rê­ter”. Tiens, et v’lan, reprends-en de la sagesse chinoise dans ton troi­sième œil ! F. M.

Bande annonce à la sortie du film en 2013.

The Grand­mas­ter de Wong Kar-wai (2013, HK, 2h10) avec Tony Leung, Cung Le, Song Hye-Kyo…  En Vod et actuel­le­ment sur Cine +.