Une petite souris blanche se perd à l’in­fini dans un laby­rinthe. La petite souris, c’est Méla­nie Laurent , enfer­mée dans un cais­son d’hô­pi­tal quelque part dans l’uni­vers, avec 31% d’oxy­gène. Le décompte vers l’in­connu est lancé, et si Mathieu Amal­ric alias Milo en voix-off lui sert de “Siri”, la police ne répond pas comme d’hab, et le scéna­rio para­noïaque qui tourne dans sa tête ne va pas l’ai­der. Le visage de la belle Méla­nie se mêle à des volutes virtuelles d’écrans d’or­di­na­teurs autour d’elle auxquels elle ne comprend pas beau­coup plus de choses que nous…

Plon­gée dans “l’hy­per-sommeil” depuis 12 ans, en quelques flash­backs natu­rels de sa vie d’avant façon New Age idyl­lique, elle revoit son mari (Malik Zidi, bien amoché), jouant de temps en temps un très bel arran­ge­ment jazzy au piano du Lacri­mosa de Mozart. Esthé­tique­ment planant, visuel­le­ment réussi, ce compte à rebours tout en douceur (ou presque) va la conduire tranquille­ment vers l’im­puis­sance et la mort… Ce film de confi­ne­ment pour tous fonc­tionne à  l’in­verse des précé­dents longs métrages d’Alexandre Aja (Piranha 3D) en désa­morçant les scéna­rios catas­trophes. Une sorte de cocoo­ning morbide pas désa­gréable, mêlant les horloges spatiales au bel iris des yeux de Méla­nie. ça ne casse pas trois pattes à un canard en boîte (elle finira par appe­ler sa mère, on vous laisse décou­vrir la suite), mais à côté du naufrage indus­triel du dernier film de Joe Wright (La femme à la fenêtre, lui aussi produit par Netflix, avec pour­tant Amy Adams, Julianne Moore et Gary Oldman), ce space opera tombe à pic pour un dernier week-end de couvre-feu avant le décon­fi­ne­ment programmé.

Oxygène d’Alexandre Aja (EU-Fr, 1h41) avec Méla­nie Laurent, Mathieu Amal­ric (voix-off), Malik Zidi…