En géné­ral, lorsqu’un film est diffusé dans la salle 2 du Pathé Belle­cour (un mouchoir de poche de la galaxie multi­plexe), on peut s’at­tendre à un semi-navet, voire à un champ de bette­raves. Mais non, surtout pas ! Il faut aller voir avec enthou­siasme Nobody, modèle de film d’ac­tion décalé, bien filmé, agréable de bout en bout, si on aime voir les mafieux russes très laids se faire défon­cer en masse par un homme seul…

Bob Oden­kirk allume le feu dans Nobody.

Hutch, comp­table dans une entre­prise fami­liale, belle femme, beaux enfants, baraque sympa, jardin bien tondu, voiture qui passe les doigts dans le carbu le contrôle tech­nique, est objec­ti­ve­ment en train de pour­rir sur pied dans le quoti­dien. Il rate systé­ma­tique­ment le passage des poubelles et ne couche plus avec Becca. Un soir, des cambrio­leurs minables débarquent dans la maison. Alors qu’il aurait pu les maîtri­ser à coups de club de golf, Hutch préfère les lais­ser partir. Au grand déses­poir de son fils ado, qui le prend pour un couard, de type cein­ture et bretelles. Mais voilà, un des cambrio­leurs a embarqué le brace­let chaton de la gamine. Et là, se réveille une sorte de monstre de violence des forces spéciales.

Nobody, la mafia russe ne plai­sante pas…

Hutch, lors de son enquête musclée, tombe sur une bande de tatoués qu’il pulvé­rise à mains nues dans un bus, ce qui occa­sionne une bonne scène de trachéo­to­mie. L’un d’eux, bien latté et « mandalé », ne peut plus respi­rer. Hutch, bon sama­ri­tain, lui insère la paille de son soda dans la gorge. Mais voilà, c’était le fils du vrai super méchant, déten­teur du fonds de retraite de la mafia russe en palettes de dollars…. Bob Oden­kirk, le génial Saul Good­man de Brea­king Bad, excelle dans un rôle de justi­cier killer à contre-emploi, avec le regard d’un Bruce Willis qui se serait déguisé en Kevin Cost­ner. Quelque 150 morts plus tard, Hutch retrou­vera-t-il le brace­let chaton ? F.M.

Nobody d’Ilia Naishu­ler (EU, 1h32) avec Bob Oden­kirk, Chris­to­pher Lloyd, Connie Niel­sen… Actuel­le­ment en salles, et donc au Pathé Belle­cour, Lyon 2e.