Yann Gozlan retrouve Pierre Niney après Un Homme idéal, en gardant le même pseu­do­nyme pour son person­nage, Matthieu Vasseur, à la façon d’un Ripley. Il est toujours seul contre tous mais dans Boîte noire, il doit cette fois faire face au mensonge plutôt que d’en être le produc­teur. Tech­ni­cien des écoutes au BEA, le bureau chargé de l’enquête sur le crash en Savoie du vol Dubaï-Paris, il est rapi­de­ment promu enquê­teur en chef par son supé­rieur incarné par l’énig­ma­tique André Dussol­lier.

Imagi­na­tion sonore pour savoir ce qui a pu réel­le­ment se dérou­ler lors du crash, ambiance claus­tro d’une enquête en soli­taire menée secrè­te­ment sur les écrans, Yann Gozlan joue très bien des atmo­sphères à partir d’un scéna­rio docu­menté qui nous fait entrer comme rare­ment dans les coulisses du contrôle de l’avia­tion civile.

L’inquié­tant André Dussol­lier dans Boîte noire.

Boîte noire, vrai thril­ler et fausses pistes

Multi­pliant les fausses pistes, ce thril­ler d’in­ves­ti­ga­tion joue la carte de la sobriété formelle pour mieux entre­te­nir le suspense, en collant aux basques de son héros obses­sion­nel, geek profes­sion­nel perdu dans une mani­pu­la­tion d’écrans trop grande pour lui. Mais c’est bien du monde réel dont il est ques­tion, en partant à la recherche d’un mysté­rieux disparu du BEA (Olivier Rabour­din), jusqu’à une finale superbe et inat­ten­du… dans l’eau !

Complo­tisme, alié­na­tion, espion­nage indus­triel mettant en cause les rapports de couple ou les couver­tures poli­tiques, intel­li­gem­ment, Yann Goslan ne tranche pas, offrant le meilleur du diver­tis­se­ment à l’amé­ri­caine appliqué en terri­toire français. Sans préten­tion, mais aussi origi­nal qu’ef­fi­cace. Une des fictions françaises les plus origi­nales de ces dernières années, prenante de bout en bout.


Boîte noire de Yann Gozlan (Fr, 2h09) avec Pierre Niney, André Dussol­lier, Lou de Lâage, Olivier Rabour­din… Dimanche 19 novembre à 21h10 gratuit sur France 2.