Il y sera ques­tion de sexua­li­té… dans le noir, pendant un long dialogue intro­duc­tif pour savoir qui a joui. Une fois la lumière allu­mée, le film va renon­cer peu à peu à tout ce qui aurait pu faire son origi­na­lité : une sexua­lité trou­blée malgré 17 ans de vie conju­gale, une filia­tion niée et une psy vaudou abso­lu­ment géniale incar­née par Nicole Garcia… mais qui n’exis­tera que le temps d’une scène.

Laurent Lafitte et Karin Viard après l’amour : qui a joui ?

Une fois passée une séquence de mater­nité rêvée assez felli­nienne, Laurent Lafitte oublie tout ce qui aurait pu être beau ou trou­blant chez ses person­nages pour reve­nir aux rouages frela­tés du pire faiseur du théâtre indus­triel d’aujourd’­hui, Sébas­tien Thiéry (à qui on devait déjà Momo la catas­trophe). Le film a failli d’ailleurs sortir direc­te­ment sur Netflix…

Cynisme

Existe-t-il un film français sans Vincent Macaigne (certes sans la barbe) ?

On ne croit pas une seconde à l’ar­gu­ment central (qu’on vous laisse quand même décou­vrir… mais qui n’est pas un simple arrêt du cœur comme le suggère la bande annonce), bour­geois et obscène comme ce film qui multi­plie les décors de cata­logue pour couple du XVIe arron­dis­se­ment de Paris et garde un cynisme détes­table, surtout lorsqu’il prétend abor­der lle calvaire de la mère coura­geu­se­ment incar­née par Hélène Vincent, sans pouvoir la sauver… Adap­ter une pièce de Sébas­tien Thiéry avec pour titre un tableau de Cour­bet et en ponc­tuant du Gabriel Fauré tout au long du film résume assez bien ce long métrage qui se montre sans jamais se donner, celui d’un acteur en pleine exhi­bi­tion trans­formé en cinéaste sans âme. Une certaine défi­ni­tion de la préten­tion d’un cinéma français qui a les moyens sans jamais avoir ses ambi­tions. A fuir.

L’Ori­gine du monde de et avec Laurent Lafitte (Fr, 1h38) avec aussi Karin Viard, Vincent Macaigne, Hélène Vincent, Nicole Garcia… Sortie le 15 septembre.

Laurent Lafitte, la gueu­le…