Simon Sand­berg vend sa cave à Mr. Fonzic, quinqua­gé­naire a priori sans histoire. Mais très vite, des voisins font état d’in­sultes racistes remon­tant de la cave où il a élu domi­cile. Après une brève enquête, Simon découvre alors le passé trouble du nouvel intrus, néga­tion­niste actif sur inter­net. Alors que Simon et sa femme Hélène tentent déses­pé­ré­ment d’ex­pul­ser l’in­trus, leurs soutiens se défilent les uns après les autres ;  avocats impuis­sants, voisins passifs ou char­més par les airs faus­se­ment misé­rables d’un Mr. Fonzic qui se pose en victime : « Je pose juste des ques­tions. On n’a pas le droit de poser des ques­tions ? »  L’homme parvien­dra même à faire planer le doute sur la véri­table propriété de l’ap­par­te­ment de Simon, réqui­si­tionné sous l’oc­cu­pa­tion alle­mande et resti­tué à la fin de la guerre à son oncle revenu des camps.

La règne du doute

François Cluzet, Jéré­mie Renier et Béré­nice Béjo, le trio infer­nal de L’Homme de la cave.

Alors que le doute se répand dans la copro­priété en même temps qu’une moisis­sure au plafond de Simon, l’étau se resserre autour de la famille, au bord de l’im­plo­sion, pous­sée à bout par la présence de l’homme qui les pousse à s’in­ter­ro­ger sur leur propre histoire : « « Il est seul, il n’a que sa haine… » excuse Simon. Tout l’enjeu sera de rester ensemble et de se rappe­ler qui l’on est dans ce règne du doute. Un thril­ler social au rythme savam­ment mené, au bord de l’im­plo­sion, et une méta­phore perti­nente de la société d’aujourd’­hui, à une époque où les derniers témoins de la Shoah dispa­raissent et où les thèses complo­tistes gagnent en puis­sance, peignant en finesse l’image d’une société sous tension, en perte de repères.

L’Homme de la cave (Fr, 1h54) de Philippe Le Guay, avec François Cluzet, Béré­nice Bejo, Jéré­mie Renier, Victo­ria Eber… Sortie le 13 octobre.

Jéré­mie Renier dans L’Homme de la cave.