Il nous a mis la fièvre pendant des heures, Kirill Sere­bren­ni­kov avec La Fièvre de Petrov, son dernier film. Ou plus exac­te­ment, pendant les 2h30 que dure cette balade méta­phy­sique aux côtés de Petrov, dessi­na­teur de BD sacré­ment grippé, ce qui ne l’em­pêche pas de boire des coups à l’ar­rière d’un corbillard avec de curieux comparses. On ne comprend pas tout dans ce dédale laby­rin­thique complé­te­ment fou aux nombreux plans séquences mélan­geant sans façon passé et présent, réalité et fiction, tout en se jouant des genres avec des scènes de science-fiction ou de film d’hor­reur, et même une dernière partie en noir et blanc rappe­lant Leto, son précé­dent film…

Photo : Sergey Pono­ma­rev.

Rêve­rie méta­phy­sique

Jeux de piste à l’ex­tra­va­gance toute russe parlant des désillu­sions de l’exis­tence, aussi bien d’amour en bout de course que d’épui­se­ment mater­nel ou encore d’as­pi­ra­tion litté­raire déçue dans une Russie des plus violentes, cette Fièvre de Petrov est une véri­table réus­site visuelle à l’am­biance aussi féérique que mélan­co­lique, mais reste assez opaque. A vous de voir si vous avez envie de vous perdre dans le laby­rinthe des songes de Petrov.

La Fièvre de Petrov, de Kirill Sere­bren­ni­kov (Rus, 2h25) avec Semyon Serzin, Chul­pan Khama­tova, Yuriy Bori­sov… Sortie le 1er décembre.