Gilles Lellouche et Fred Cavayé ont souvent frayé ensemble dans les thril­lers bruts de décof­frage (A bout portant, Mea Culpa). Juste avant que le réali­sa­teur, effi­cace, ne se four­voie dans une des pires comé­dies de ces dernières années (Radin !, avec Dany Boon). Cette fois, à eux deux ils relancent une mode qu’on croyait avoir perdu de vue : celle des films sur la Seconde Guerre mondiale (une bonne demi-douzaine sont à venir rien qu’en janvier, de La Leçon d’al­le­mand cette semaine à Une jeune fille qui va bien, le premier film de Sandrine Kiber­lain, à sortir le 26).

Daniel Auteuil enfermé dans sa propre cave, caché par Gilles Lellouche.

Adapté de la pièce à succès

Adapté de la pièce aux quatre Molières (pas fou, le produc­teur), voilà donc un nouveau portrait d’un Juif sous l’Oc­cu­pa­tion (Daniel Auteuil, toujours impec­cable), joailler pari­sien contraint de se cacher dans sa propre cave… en cédant sa boutique à son employé boiteux, stérile et pas franc pour un sou (n’en jetez plus)… jusqu’à l’igno­mi­nie. En Vichyste qu’on voit quand même un peu venir, prêt à tout sacri­fier à la Colla­bo­ra­tion pour avoir une vie de famille normale, Gilles Lellouche montre toute l’éten­due de son regis­tre… pour le meilleur et pour le pire. Tout le monde est très profes­sion­nel pour faire la gueule (les temps sont durs) et pour repeindre toutes les rues de Paris en gris (c’est la guerre). Fred Cavayé fait ce qu’il peut pour aérer ce qui n’était qu’une pièce de théâtre au lieu unique. Le reste n’est que suren­chère scéna­ris­tique. Pour appor­ter quoi de neuf sur cette période qu’on ne sache déjà ?


Adieu Monsieur Haff­mann de Fred Cavayé (Fr, 1h55) avec Daniel Auteuil, Gilles Lellouche, Sara Girau­deau… Sortie le 12 janvier.

Les murs gris de Paris dans Adieu Monsieur Haff­mann.