C’est la plus belle scène de drague à laquelle il vous est donné d’as­sis­ter en ce moment : Jean-Charles Clichet, quinqua genti­ment bedon­nant en plein footing sur les hauteurs de Cler­mont-Ferrand, s’amou­rache d’une pros­ti­tuée pulpeuse (Noémie Lvovsky, magni­fique à l’ho­ri­zon­tale comme à la verti­cale). S’en suit un jeu de pistes entre un jeune arabe gay, un mac jaloux, des logeurs compré­hen­sifs, alors que la capi­tale de l’Au­vergne est secouée par un atten­tat…

Jean-Charles Clichet, héros houel­le­becquien qu’on avait pu déjà voir dans Les Parti­cules élémen­taires sur France 2.

Après son superbe Rester verti­cal en milieu rural, le réali­sa­teur de L’In­connu du lac retourne tous les clichés de notre monde para­noïaque pour mieux vanter l’is­lamo-gauchisme liber­taire et liber­tin. Par défi­ni­tion, le jeu de pistes se perd parfois un peu en route, mais l’hu­mour est une denrée suffi­sam­ment rare dans le cinéma d’au­teur art et essai pour ne pas savou­rer ce vaude­ville au héros houel­le­becquien. Réjouis­sant.

Viens, je t’em­mène d’Alain Guirau­die (Fr, 1h40) avec Jean-Charles Clichet, Noémie Lvosky, Iliès Kadri, Doria Tillier… Sortie le 2 mars.

Jean-Charles Clichet et Noémie Lvovsky.