Voilà 10 ans qu’il a lâché le peignoir très sexy de la saga Twilight pour ne pas finir vampi­risé en idole des pré-pubères. Depuis le beau gosse Robert Pattin­son a choisi ses films dans un quasi sans faute, travaillant avec les plus grands réals au monde : chauf­feur sulfu­reux embarquant Juliette Binoche dans la limou­sine de Cosmo­po­lis pour David Cronen­berg, ou jeune père de famille en plein trafic de sperme dans la SF cheap et véné­neuse de Claire Denis, High life. Il n’a surtout jamais eu peur de mettre son physique à l’épreuve en jouant les anti-héros, le cuis­seau mangé par les mouettes dans le fantas­tique Ligh­thouse avec William Dafoe, ou aven­tu­rier au bout du rouleau dans un second rôle flam­boyant pour la Lost City of Z de James Gray. Il était encore plus impres­sion­nant en frère taré ahuri dans le New York psyché­dé­lique des frères Safdie pour leur Good Time, au titre ironique.

Batman reboot

Après avoir fait le tour de la planète du cinéma d’au­teur, le voilà reve­nir aux choses sérieuses héroïques en Batman pour le film-événe­ment de ce début d’an­née : un reboot low-tech  — on retourne aux origines donc on nous promet un film d’ac­tion pur sucre sans images de synthèse — dans lequel Robert se mettra une nouvelle fois en quatre. Le justi­cier soli­taire se veut plus dark que jamais même s’il reste parti­cu­liè­re­ment bien entouré au géné­rique (avec Paul Dano ou Colin Farrell) et il a une nouvelle fois parfai­te­ment choisi son capi­taine : le réali­sa­teur Matt Reeves avait signé avec Clover­field un des rares films SF indé­pen­dants et ambi­tieux des années 2000. Cette fois son Batman dure 3 heures, mais 3 heures avec Robert ça risque de paraître très court. On a de la chance, quand on pense que c’est Ben Affleck qui était pres­senti à l’ori­gi­ne… Cette fois, le latex aux oreilles de diable sent bien le soufre.


The Batman de Matt Reeves (EU, 2h55) avec Robert Pattin­son, Paul Dano, Colin Farrell, Zoé Kravitz, Barry Keoghan… Sortie le 2 mars (lire notre critique).