Un petit Pixar qui vaut quand même le dépla­ce­ment, même si la maes­tria visuelle prend le pas sur la magie de la narra­tion.

Enfin un dessin animé grand spec­tacle pour toute la famille ! Ce préquel de Toy Story pour racon­ter la vie de Buzz l’éclair avant de deve­nir un jouet commence comme un vrai film de SF dans l’es­pace : un décol­lage pour une planète hostile dans laquelle Buzz aura à partir avec un insecte géant (rappe­lant furieu­se­ment le serpent de Harry Potter) et ses chauves-souris aux yeux rouges pour lui servir d’es­corte. On est en 3902 et Buzz tient son “jour­nal de bord” de ranger de l’es­pace (qui se termi­nera en… 4017 !).

Le "navet" spatial de Buzz l'éclair.
Le « navet » spatial de Buzz l’éclair.
Buzz l'éclair et Sox, son nouveau compagnon.
Buzz l’éclair et son PA, Sox.

Vers l’in­fini et l’au-delà du réalisme

Le film lui emboîte son pas de cosmo­naute : après le monde des jouets inani­més de Toy Story, c’est le réalisme des décors de SF, inté­rieurs comme exté­rieurs, et des situa­tions qui consti­tue le meilleur atout de cette prequel au demeu­rant très adulte. Car il en va de l’ani­ma­tion comme de la poli­tique : les tech­nos ont pris le dessus et carburent pour trou­ver les solu­tions les plus ingé­nieuses dans un monde hosti­le…

Baiser lesbien censuré

Sox, le petit chat plein de ressources pour “l’as­sis­ter psycho­lo­gique­ment”, n’est qu’un “robot de compa­gnie” et la bande de rangers de l’es­pace qui l’en­toure fait le job mais n’est pas si fun que ça… On passera donc sur la polé­mique d’un baiser lesbien coupé puis réin­tro­duit au montage : il ne s’agit pas temps des person­nages ni du rapport à l’en­fance ici (limité aux mensonges d’en­traide et de persé­vé­rance tradi­tion­nels) qu’une série d’obs­tacles à fran­chir pour atteindre “l’hy­per­vi­tesse” à la façon d’un escape game.

Zurg, le plus monstrueux des robots contre Buzz l'éclair.
Buzz l’éclair contre Zurg, « le plus mons­trueux des robots ».

Buzz l’éclair contre Goldo­rak

La magie de la narra­tion Pixar reste donc rela­ti­ve­ment grip­pée comme souvent depuis la fusion avec Disney, et “la brèche dans le temps” finale pour virer vintage dans le passé après s’être projeté dans le futur, appa­raît là encore comme un simple truc de tech­ni­cien. Reste l’ani­ma­tion de cette course-pour­suite spatiale contre un néo-Goldo­rak dénommé Zurg, impres­sion­nante de bout en bout. Notam­ment lors d’une traque de robots au milieu d’une Monu­ment Valley revi­si­tée. Pour la partie cosmo­naute, on se croi­rait par moments dans Inters­tel­lar , Gravity ou un bon vieux James Bond pour les stations spatiales, tant le réalisme SF est bluf­fant. Même un petit Pixar reste le haut de gamme du diver­tis­se­ment fami­lial, à condi­tion de lais­ser peut-être les plus petits bambins à la maison devant Goldo­rak.


Buzz l’éclair d’An­gus McLane (EU, 1h40). Dessin animé avec les voix de François Civil, Chan­tal Lade­sou… Sortie mercredi 22 juin.

Buzz l'éclair et sa bande de rangers de l'espace.
Tout la bande rangers de l’es­pace dans Buzz l’éclair.