Il y aura plus d’ »amoûûûr » que de « tonnerre » dans ce nouveau Thor : love and thun­der. Il faudra même attendre une heure pour la première scène d’ac­tion qui consiste à tran­cher les pattes à des arai­gnées géantes sans pouvoir récu­pé­rer son marteau ! Tout ça pour arri­ver à la conclu­sion, impa­rable : « L’amour, on en a tous besoin. » C’est vrai que l’amour, « c’est mieux que la souf­france » (autre dialogue irré­sis­tible), et le prologue réaliste dans le désert est des plus trom­peurs : Chris­tian Bale y est telle­ment souf­fre­teux qu’on ne le recon­naît pas tout de suite, sorte de reje­ton d’Avatar déco­loré au teint d’en­dive.

Thor, love plus que thun­der…
Chris Hemsworth en pleine médi­ta­tion (c’est possible).

Les flash­backs pour vous rappe­ler les épisodes précé­dents sont autre­ment savou­reux en accen­tuant toujours plus le second degré. Thor est devenu plus « vieux » que « Dieu » et voir un faux Chris Hemsworth bedon­nant tenter de se refaire une santé tient de la science-fiction plutôt hila­rante, cette saga Marvel tour­nant de plus en plus au pur teenage movie. Matt Damon arrive même à pleu­rer plus que Jona­thann Daval sous sa perruque noire de jais dans un théâtre forain de fortune, pendant que les enfants n’ou­blient pas de manger du pop corn le temps qu’on leur raconte l’his­toi­re…

Russell Crowe incarne Zeus dans le nouveau Thor Love and thunder.
Russell Crowe (si, si, c’est lui) en plein discours de Zeus.

Russel Crowe en Zeus gay !

Rassu­rez-vous, Thor va vite retrou­ver ses forces (et ses formes) en défiant le temps d’un discours un Russel Crowe qui a doublé de volume depuis Gladia­tor et… viré sa cutie ! Le réali­sa­teur néo-zélan­dais Taika Waititi (Thor Raga­nok, le meilleur, Jojo Rabbit) est prête à tout.Effé­miné, il soulève même sa jupette (véri­dique) avant de se prendre pour une majo­rette avec son épée galac­tique. Il trans­for­mera Chris Hemsworth en natu­riste le temps d’une séquence hila­rante pendant laquelle tout le monde se rince l’oeil à mater les miches du Vicking de l’es­pace. Thor a toujours su rester un homme très prosaïque aux attri­buts bien placés… Bref, on nage en pleine auto­dé­ri­sion au beau milieu de Nanar­land.

Natalie Portman est Jane Foster dans le nouveau Thor.
Nata­lie Port­man, bien plus belle dans ses rares séquences en blonde amazone que pendant la plupart du film…

Le cancer de Nata­lie Port­man, l’idée de trop

Seul le rôle dévolu à Nata­lie Port­man vient casser un peu l’am­biance à part quand elle se bat en Blon­die, mais là non plus ça ne dure pas long­temps. Une fois passés les jeux de mots sur Jodie Foster et Jane Fonda pour finir par l’ap­pe­ler Jane Foster, la filmer en plein cancer avec potence à l’ hôpi­tal en atten­dant qu’elle retrouve son marteau de l’es­pace n’est pas fran­che­ment du meilleur goût. Il y avait mieux pour faire pleu­rer dans les chau­mières inter­ga­lac­tiques. Pour insé­rer des passages aussi dispa­rates en plein milieu de ce qui est devenu un teenage-popcorn movie assumé, on se dit quand même qu’aussi sympa­thique puisse-t-être ce nanar kitsch, il a bien été monté à la hache.

Thor : love and thun­der de Taika Waititi (EU, 1h59) avec Chris Hemsworth, Nata­lie Port­man, Chris­tian Bale, Russell Crowe, Chris Pratt, Matt Damon, Tessa Thomp­son… Sortie le 13 juillet.

Chris Hemsworth incarne Thor pour la quatrième fois.
Chris Hemsworth, à Thor et à raison…