Sans rythme, pas drôle, sans idée, avec une Marina Foïs fran­che­ment agaçante à force de surjouer, L’An­née du requin a tout pour déplaire. On sort les crocs.

Peut-être rien”, voilà sur quoi se termine cette Année du requin, deuxième film du tandem des fran­gins Boukherma, après Teddy, sympa­thique premier opus mais déjà large­ment étiré… Les ingré­dients sont pratique­ment les mêmes : plans graphiques, banlieue pavillon­naire, chants mili­taires de comé­die façon Groland et film de genre assumé jusqu’à l’ir­rup­tion de l’hor­reur. Certes, ce n’est pas encore les frères Dardenne, mais au milieu d’un cinéma d’au­teur français trop souvent répul­sif à tout forma­lisme, ça fait son petit effet cinq minutes, mais on déchante très vite : le scéna­rio ne passe­rait pas le concours d’un court-métrage d’école et le rythme tient plus de la baleine échouée que des Dents de la mer, malgré une musique haras­sante (le film a d’ailleurs été tourné en plein confi­ne­ment, et ça se voit…). Comme Kad Merad qui passe tout le film en sandales et short de bain avant de finir la tête dans le sable, on passe notre temps à attendre. Durée mesu­rée : 1h27. Durée ressen­tie : 2h54. C’est d’au­tant plus inter­mi­nable que Marina Foïs en gendar­mette en pré-retraite (49 ans !) est pratique­ment de tous les plans… en passant son temps à surjouer.

Marina Foïs au milieu du village de La Pointe en Gironde.

Marina Foïs au bord de l’exas­pé­ra­tion

Fron­ce­ment de sour­cils, bouche bée, 30 secondes entre chaque parole pronon­cée et roule­ment d’yeux même quand elle ne fait que manger son stylo, on a bien compris qu’elle aime jouer les person­nages pas comme les autres, mais on aime­rait qu’elle puisse prendre un stylo sans avoir une attaque faciale de rictus. Le ridi­cule est atteint lors d’une scène où elle mord une poupée gonflable de requin pour passer ses nerfs. Nous, malheu­reu­se­ment, on n’avait rien à ronger pendant le film (le premier spec­ta­teur est sorti au bout de 30mn à l’avant-première où nous étions). Le bascu­le­ment dans le fantas­tique quand le film ne sait plus quoi faire finit achève la préten­tion de cette arnaque esti­vale (Jean-Pascal Zadi, qu’on aperçoit à peine en black de service, trône pour­tant sur l’af­fiche). L’hor­reur finale finit de nous lais­ser dans l’in­com­pré­hen­sion de ce film ne fait ni à à faire, mais assu­ré­ment à éviter si vous tenez à préser­ver vos vacances.

L’An­née du requin de Ludo­vic et Zoran Boukherma (Fr, 1h27) avec Marina Foïs, Marina Foïs, Marine Foïs, ainsi que Kad Merad, Chris­tine Gauthier, Jean-Pascal Zadi (et peut-être les frères Boukherma eux-mêmes en frères jumeaux aux grands nez)… Sortie le 3 août.