Il aura fallu Elsa Zilber­stein ET Rebecca Marder pour incar­ner Simone Veil dans Le Voyage du siècle proposé par Olivier Dahan. Malgré une belle réali­sa­tion du réali­sa­teur de La Môme, la dernière demi-heure finit par être fatale à ce biopic à moitié convain­cant, comme ses deux actrices.

Au rayon biopic, Olivier Dahan, connaît son affaire depuis la révé­la­tion de La Môme jusqu’au ratage de Grace de Mona­co… Simone se situe quelque part entre les deux. Si Elsa Zylber­stein prend des airs d’Alice Sapritch avec son cou de dindon et ses joues doublées de volume en Madame Veil vieillie, Rebecca Marder ne cesse de nous émou­voir en l’in­car­nant plus jeune, aux sources de sa révolte. Dahan n’a pas son pareil pour abolir le temps et l’es­pace en un même récit fluide entre les époques, et Olivier Gour­met en mari décons­truit avant l’heure toujours là pour soute­nir le destin de son épouse, fait une nouvelle fois des prouesses.

Elsa Zilberstein incarnant Simone Veil à l'Assemblée Nationale.
Simone Veil (Elsa Zilber­stein) lors de son discours pour l’IVG à l’As­sem­blée natio­nale.

On (re)découvre avec une passion toujours actuelle ses combats pour l’IVG, mais aussi le Sida et les prisons, jusqu’à l’ex­tra­or­di­naire séquence de son élec­tion euro­péenne dans lequel elle martèle l’hor­reur des camps d’aujourd’­hui comme ceux d’hier. Dommage alors qu’a­près un magni­fique plan des trois soeurs dans le wagon à bestiaux de la dépor­ta­tion, Dahan et ses produc­teurs choi­sissent de se vautrer en flash­back dans une séquence crapo­teuse des camps nazis – la plus longue du film (2h20) – qui ne ressemble en rien à cette fémi­niste de droite, digne jusqu’au quant-à-soi.

Simone, le voyage du siècle d’Oli­vier Dahan (Fr, 2h20) avec Rebecca Marder, Elsa Zilber­stein, Olivier Gour­met, Elodie Bouchez, Judith Chemla, Mathieu Spino­si… Sortie le 12 octobre.

Rebecca Marder, Simone Veil jeune dans le film d'Olivier Dahan.
Rebecca Marder, la meilleure Simone Veil des deux.