Après Girl, le danois Lukas Dhont retrouve un sujet fort avec Close : l’idylle gay ado entre deux cama­rades de classe, mais s’em­bourbe dans les clichés. Domma­ge… même si ça lui a valu le Grand Prix à Cannes !

Il y a de belles scènes dans Close, notam­ment grâce à Emilie Dequenne et Léa Drucker, boule­ver­santes en mères assis­tant à la divine idylle entre deux pré-ados plus copines que copains comme cochon. On n’est pas sérieux quand on a 13 ans aurait pu dire André Téchiné, et Lukas Dhont filme très bien les non-dits du désir ou le chagrin qui remonte une fois passé le drame qui fait bascu­ler le film en son sein. Malheu­reu­se­ment il n’est guère plus crédible que celui, iden­tique, dans le récent film de Samuel Théis, Petite nature, tout aussi peu crédible et exagéré (on n’en dira pas plus).

Eden Dambrine, le jeune garçon interprète de Close de Lukas Dhont.
Eden Dambrine, le jeune acteur prin­ci­pal de Close de Lukas Dhont.

Petite nature

Malheu­reu­se­ment aussi, cette tragé­die mélo-roman­tique prépu­bère est aussi peu pubère que celle, iden­tique, du récent Petite nature de Samuel Théis, comme si Lukas Dhont ne savait plus trop quoi faire une fois filmées les scènes fron­tales de mélo. Les dialogues ne dépassent pas la ques­tion du verre d’eau ou de lait, et l’al­ter­nance systé­ma­tique entre le champ de coque­li­cots (pour la nais­sance puis la renais­sance des idylles), et la violence rentrée des matchs de hockey sur-sono­ri­sés tourne fran­che­ment au simplisme, empê­chant le film de s’ins­crire en nous au-delà de quelques scènes passa­gères. Ce Grand prix au dernier festi­val de Cannes, au titre aussi fléché que le mutisme de son inter­prète prin­ci­pal, aurait pu être un joli premier film et avoir la Caméra d’Or… Mais c’était déjà le cas pour Girl, le précé­dent opus du cinéaste. Le sujet, voisin (homo­pho­bie socié­tale contre dégoût de son propre corps mascu­lin), est toujours aussi fort, même si ses films ne le dépassent jamais.

Close de Lukas Dhont (Ned-Fr, 1h45) avec Eden Dambrine, Gustav de Waele, Emilie Dequenne, Léa Drucker… Sortie le 1er novembre.