Plon­gée dans le New York des années 30 avec Burt Berend­sen (Chris­tian Bale), un vété­ran de la Première Guerre mondiale à la gueule cassée (il lui manque un œil) et qui pratique une méde­cine expé­ri­men­tale peu conven­tion­nelle. Convoqué par son ancien frère d’arme Harold (John David Washing­ton) pour autop­sier le corps d’un grand géné­ral, les deux compères vont être accu­sés de meurtre et vont devoir prou­ver leur inno­cence tout en déjouant un mysté­rieux complot qui les dépassent.

Robert De Niro, le général d'Amsterdam de David O. Russell.
Le géné­ral Robert De Niro dans Amster­dam.

Un thril­ler d’époque inspiré de faits réels

Inspiré de faits réels, ce synop­sis promet­teur annonce un thril­ler d’époque plutôt solide. Mais David O. Russell semble tota­le­ment désin­té­ressé par le suspense et multi­plie les digres­sions qui tuent l’élan de son récit. On découvre au détour d’un flash­back l’ori­gine de l’ami­tié des deux person­nages prin­ci­paux ainsi que leur lien mutuel avec Val (Margot Robbie), leur infir­mière pendant une bataille en France (ce qui offre une scène d’en­gueu­lade en fran­glais abso­lu­ment ridi­cule). Mike Myers et Michael Shan­non appa­raissent égale­ment en tant que deux hommes d’af­faires espions, mais encore une fois le réali­sa­teur s’égare dans un dialogue impro­bable sur l’or­ni­tho­lo­gie, fore­sha­do­wing maladroit et surtout inutile.

De retour dans le présent new yorkais les visages connus se succèdent. Zoe Saldana en infir­mière, Chris Rock en vété­ran, Rami Malek et Anya Taylor Joy en riches indus­triels : on s’at­tend presque aux applau­dis­se­ments du public façon sitcom améri­caine à chaque fois qu’une nouvelle célé­brité fait son entrée. Cerise sur le gâteau avec l’ap­pa­ri­tion furtive mais plutôt impor­tante de Robert de Niro qui apporte un peu plus de cachet à un ensemble déjà impres­sion­nant.

Christian Bale, émouvant dans Amsterdam de David O. Russell.

L’in­ter­pré­ta­tion émou­vante et loufoque de Chris­tian Bale

Entre film de guerre, polar à rebon­dis­se­ments et comé­die burlesque, David O. Russell conti­nue de se perdre dans un laby­rinthe d’in­trigues fasti­dieuses pendant plus de deux heures et ira même jusqu’à retar­der les grandes révé­la­tions finales par une série de numé­ros musi­caux avant de conclure labo­rieu­se­ment sur un message démo­cra­tique pompeux et cliché. Pour les bons côtés on notera l’in­ter­pré­ta­tion émou­vante et loufoque de Chris­tian Bale, plus convain­cant avec un seul œil que le reste du cast, mais aussi la magni­fique photo­gra­phie d’Emma­nuel Lubezki (chef opéra­teur notam­ment de Terrence Malick ou Alejan­dro Gonzá­lez Iñár­ritu) Fina­le­ment le plus grand mystère d’Am­ster­dam est de savoir comment un film avec autant d’atouts a pu donner un résul­tat si médiocre.

Amster­dam de David O. Russell (E.U., 2h14) avec Chris­tian Bale, Margot Robbie, John David Washing­ton, Robert De Niro, Rami Malek, Anya Taylor Joy… Sortie le 2 novembre.