Après le bel Alice et le Maire, fable poli­tique tour­née à Lyon avec Fabrice Luchini et Anaïs Demous­tier, Nico­las Pari­ser se lance dans la comé­die d’es­pion­nage, ou plutôt dans la cita­tion des films d’es­pion­nage, Hitch­cock en tête (chignon blond de Vertigo en ouver­ture, train de La Mort aux trousses ensuite, etc). Malheu­reu­se­ment, l’hu­mour et le timing comique ne sont pas son fort, pas plus que l’es­thé­tisme (l’image natu­ra­liste grisâtre reste bien loin de l’es­prit de Tintin, auquel le film ne cesse pour­tant de se réfé­rer).

Vincent Lacoste et Sandrine Kiberlain dans le train couchette du Parfum vert.
Vincent Lacoste et Sandrine Kiber­lain en train couchette comme dans La Mort aux trousses.

Vincent Lacoste, pour­chassé et égaré

Malgré la fraî­cheur de Sandrine Kiber­lain en auteure de BD en pleine crise de vente (et de famille) – notre plus grande actrice comique (et pas que) – le film ne décolle jamais d’une énigme tota­le­ment prétexte (qui a tué à la Comé­die-Française ?)… au point de ne jamais nous y inté­res­ser. Le soupçon d’em­poi­son­ne­ment d’un acteur du Français par un comé­dien loser enlevé et drogué par ce qu’il suppose être un gang de collec­tion­neurs de BD est fran­che­ment tiré par les cheveux. Ce qui devrait être drôle et quin­zième degré se retrouve vite étouffé par l’es­prit de sérieux et le trop plein de réfé­rences ciné­ma­to­gra­phiques. Le charme de Vincent Lacoste – pour­chassé mais aussi égaré pendant tout le film – semble aussi trop ton sur ton avec la grande Sandrine et empêche le duo de véri­ta­ble­ment fonc­tion­ner. Ne reste qu’un exer­cice de style suranné assez labo­rieux aux cita­tions assez gros­sières et assez vaines. On comprend que le film, malgré son beau casting, ne sorte que pendant les vacances de Noël… Ceci explique sans doute cela.

Le Parfum vert de Nico­las Pari­ser (Fr, 1h42) avec Vincent Lacoste, Sandrine Kiber­lain, Rudi­ger Vogler… Sortie le 21 décembre.

Sandrine Kiberlain en béquilles dans la rue avec Vincent Lacoste au bonnet dans Le Parfum vert.
Vincent Lacoste, Léonie Simaga et Sandrine Kiber­lain en pleine galère.