Avec Knock at the Cabin, le réali­sa­teur améri­cain met en scène quatre incon­nus prenant en otage une famille pour empê­cher l’Apo­ca­lypse. Malgré un postu­lat promet­teur le film trace sa route sans véri­table rebon­dis­se­ment, asse­nant au passage des réfé­rences bibliques avec une colos­sale finesse.

Adap­ta­tion d’un roman de Paul Trem­blay, l’his­toire suit un couple gay (Jona­than Groff et Ben Aldridge) et leur fillette, partis prendre du bon temps dans leur cabane isolée au milieu de la forêt et qui se retrouvent assaillis par quatre mysté­rieux indi­vi­dus. Dès l’in­tro­duc­tion, M. Night Shya­ma­lan plante habi­le­ment le décor étrange de cette cabane dans les bois avec une simple scène de dialogue entre le colosse Léonard et la petite Wen.

Dave Bautista trouve ici l’un de ses rôles les plus convain­cants et utilise son physique massif pour créer un person­nage effrayant d’am­bi­guïté. Hors champ, gros plan sur les visages et silences pesants : le réali­sa­teur joue avec le rythme du film et fait monter la tension chez le spec­ta­teur avec une effi­ca­cité redou­table jusqu’à une séquence angois­sante de home inva­sion qui n’est pas sans rappe­ler le Us de Jordan Peele.

Le colosse Leonard (Dave Bautista) et la petite Wen

Au bout d’une quaran­taine de minutes les enjeux sont posés. La petite famille va être obli­gée de faire un choix moral impos­sible : sacri­fier l’un des leurs pour sauver l’hu­ma­nité de l’Apo­ca­lypse. Chaque refus de leur part entraine la mort d’un des quatre indi­vi­dus et l’ap­pa­ri­tion d’un nouveau fléau tuant des millions de gens. Le huis clos se mue en une fable sur la croyance (réflexion chère au réali­sa­teur) mais s’es­souffle rapi­de­ment, faute à un récit qui prend le spec­ta­teur pour un idiot en lui expliquant abso­lu­ment tout.

Réalité ou fausse prophé­tie, l’am­bi­guïté autour de la soi-disant fin du monde est vite balayée par les images spec­ta­cu­laires des catas­trophes diffu­sées au jour­nal télé­visé. A partir de là, Shya­ma­lan étire son intrigue avec des flash­backs dispen­sables sur le passé du couple captif et s’éter­nise maladroi­te­ment croyant pouvoir jouer sur un suspens qui a déjà disparu. Dommage, car le casting est impec­cable.

Knock at the Cabin (E.-U.1h40) de M. Night Shya­ma­lan avec Jona­than Groff, Ben Aldridge, Dave Bautista Rupert Grint.. Sortie le 1er février.

Jona­than Groff au secours de sa fille.