C’est l’his­toire d’une jeune maire insti­tu­trice d’un petit village de Bretagne, qui se bat pour garder ouverte son école d’un dizaine d’élèves seule­ment, quitte à en inven­ter quelques autres pour obte­nir l’ha­bi­li­ta­tion de la « commune des communes ». C’est surtout le portrait d’un village d’aujourd’­hui soumis à la déser­ti­fi­ca­tion des commerces et des services, porté par cette maire débrouillarde et atten­tive, dévouée aux autres jusqu’à en sacri­fier sa propre vie person­nelle, et ses propres amours possibles.

Michel Blanc et Julia Piaton regardent le téléphone en buvant une bière devant la maison la nuit.
Michel Blanc et Julia Piaton dans Les Petites Victoires.

La révé­la­tion Julia Piaton

C’est surtout un feel good movie toujours juste, même s’il abuse parfois des bons senti­ments. Car Les Petites Victoires (titre parfait) parle juste­ment de ce qui ne risque pas de se passer à l’As­sem­blée Natio­nale, ces compro­mis posi­tifs au quoti­dien qui permettent de faire avan­cer la vie des gens. Sans rancoeur, mani­chéisme ni déma­go­gie (l’ex­posé Greta Thun­berg d’une toute jeune fille à l’école). Sans éluder non plus l’égoïsme des foules ou la néces­sité du départ pour mieux gran­dir. Michel Blanc, qui s’y connaît, a tout de suite flairé la qualité d’écri­ture de cette comé­die posi­tive à la qualité d’ob­ser­va­tion bien réelle, avec un casting d’en­fants parfaits (mention spéciale à Adrien Guion­net). Avec en guise d’hé­roïne, la révé­la­tion d’un tempé­ra­ment d’ac­trice aussi déter­miné que son visage est doux, Julia Piaton.

Michel Blanc chuchote à l'oreille d'un enfant à l'école dans Les Petites Victoires.
Michel Blanc chuchote et copie cmme un enfant à l’éco­le…

Michel Blanc cuisine MBappé à la tomate

En face d’elle, elle a donc le Raimu d’aujourd’­hui, Michel Blanc, capable de jouer un person­nage « aussi détes­table qu’at­ten­dris­sant », très drôle quand il cuisine « MBappé à la tomate » (on vous laisse le décou­vrir) ou complice avec les enfants, qu’é­mou­vant quand il fait face à sa réalité d’illé­tré. Car Les Petites Victoires est bien avant tout une comé­die sociale, sans préten­tion et sans condes­cen­dance, écrite sans le moindre gras avec des dialogues qui sonnent toujours juste, qui nous met le coeur en joie le temps d’une scène de fanfare, ou quand un enfant apprend à nager, en surmon­tant sa peur. C’est déjà beau­coup.

Les Petites Victoires de Méla­nie Auffret (Fr, 1h30) avec Julia Piatel, Michel Blanc, Lionel Abelanski, India Hair, Marie Bunel, Marie-Pierre Casey, Sébas­tien Chas­sagne, Adrien Guion­net… Sorti le 1er mars.

Julia Piaton seule sur un bout de route devant un mur fleuri dans Les Petites Victoires.