Ce film inti­tulé « To catch a killer » a été logique­ment traduit par « Chasse au tueur »  chez nos cousins Québé­quois. Mais, en France, nous aimons nous faire remarquer par notre talen­tueuse singu­la­rité. Un génie a préféré « Misan­thrope », un titre pour­tant déjà préempté par Molière. L’his­toire décrit pour­tant plus qu’une simple aller­gie au genre humain. Le jour du Nouvel An, un virtuose du fusil à lunette tue 29 personnes. C’est ce qu’on appelle un « mass murde­rer » (proba­ble­ment tradui­sible en Français par l’Etourdi ou Méde­cin malgré lui…).

Ben Mendels­sohn ne rigole pas à la morgue…

Elea­nor Falco, une jeune flic de base de la police de Balti­more se retrouve sur le lieu du crime, alors qu’elle était occu­pée à gérer une alcoo­lique impor­tu­nant les clients d’un restau­rant. Très vite, ses dons de profi­leuse, liés à son passé de droguée dépres­sive et auto­des­truc­trice, séduisent Geof­frey Lammark l’agent du FBI chargé de l’enquête. Voilà pour le côté « Silence des agneaux » et la fragi­lité de l’hé­roïne, telle­ment inscrite dans une appa­rente bana­lité, qu’on la voit faire pipi dans les toilettes de son appar­te­ment décrépi, ce qui ne répond pas aux codes habi­tuels des films d’ac­tion.

Jovan Adepo, Ben Mendels­sohn et Shai­lene Woodley traquent le tueur à Balti­mo­re…

A propos de toilettes, une analyse d’urine caren­cée en fer montre que le tueur est végé­ta­rien. En revanche, seul le spec­ta­teur remarquera qu’il est gaucher. L’enquête, entre accé­lé­ra­tions musclées et pauses psy, arrive presque au niveau de Seven ou de Zodiac de David Fincher. Avec un arrière-fond poli­tique en prime : une critique de la société améri­caine qui donne un peu raison au tueur, si l’on n’est pas à 200 morts près.

Misan­thrope de Damián Szifron (E.-U., 1h58) avec Shai­lene Woodley, Ben Mendel­sohn, Jovan Adepo… Sortie le 26 avril.