Réou­ver­ture. Même pour sa dernière saison à l’Opéra de Lyon avant de s’en­vo­ler défi­ni­ti­ve­ment pour Munich, Serge Dorny aura été réac­tif et inven­tif. D’abord en recom­po­sant un début de saison a minima : musique de chambre et actions cultu­relles dans toute la ville jusqu’au mois de novembre, pour main­te­nir un lien avec le public malgré un prin­cipe de précau­tion sani­taire (4m2 par spec­ta­teur) qui empêche tout spec­tacle vivant de se main­te­nir à la rentrée. Le Coq d’Or de Rimski-Korsa­kov qui devait se créer cet été à Aix sous la baguette alerte de Daniele Rustioni, le jeune chef perma­nent de l’Opéra déjà large­ment adoubé par les spec­ta­teurs, a été intel­li­gem­ment repoussé en fin de saison en avril 2021 pour être créé à Lyon puis repris à Aix. Le Rigo­letto qui devait se créer en mars est reporté à la saison suivante – la première du prochain direc­teur Richard Brunel – qui en atten­dant montera un Pelléas et Méli­sande de poche d’un durée d’1h20 en forme de déam­bu­la­tion au milieu du musée des Tissus… Robert Lepage repren­dra sa produc­tion du Rossi­gnol de Stra­vinsky dans laquelle les chan­teurs sont entiè­re­ment plon­gés dans l’eau au milieu des marion­nettes, la fosse se trans­for­mant en piscine tandis que l’or­chestre tient la vedette sur scène. Un Opéra de Lyon sens dessus-dessous donc, qui conti­nue de défri­cher le réper­toire en montant deux autres « Barbe-Bleue » après celui d’Of­fen­bach magis­tra­le­ment monté par Laurent Pelly la saison dernière : Le Château de Barbe-Bleu, unique opéra de Bartok mis en scène par un metteur en scène russe fou de cinéma, Andriy Shol­dak, et l’Ariane et Barbe-Bleue de Paul Dukas conçu par le retors Alex Ollé de La Fura dels Baus, toujours inspiré quand il s’agit de faire parler l’in­cons­cient à travers les formes les plus baroques. Last but not least, un opéra comique de Berlioz inspiré de Shakes­peare, avec pour roi du diver­tis­se­ment l’ita­lien Damiano Michie­letto à qui l’on doit, entre autres, un Barbier de Séville qui a fait le tour des scènes euro­péennes, vaude­ville mali­cieux mis en scène à travers les appar­te­ments d’un immeuble napo­li­tain… Et pour patien­ter jusqu’à novembre, l’Opéra de Lyon a aussi la bonne idée de program­mer des solos de danse Covid-compa­tibles en atten­dant l’ou­ver­ture du ballet en grands chaus­sons : la reprise de la Bella Figura de Jiri Kylian, un des maîtres de la danse contem­po­raine. Extase. L.H.

Saison 20–21 de l’Opéra de Lyon :

Ouver­ture des abon­ne­ments en ligne dès le 25 mai.

Ouver­ture de la billet­te­rie à l’unité le lundi 15 juin à 12h.

Toute la saison 20–21 est à décou­vrir << ici >>.

Photo : Le Rossi­gnol et autres contes de Strs­vinsky, mise en scène Robert Lepage (Elisa­beth Carec­chio).