On lui doit parmi les mises en scène les plus barrées et déso­pi­lantes qu’on ait vu au théâtre musi­cal ces dernières années. Après Le Croco­dile trom­peur ou Fugue, Samuel Achache fait enfin son entrée par le grande porte à l’Opéra de Lyon pour Hansel… Gretel… (notez les points de suspen­sion) Une relec­ture du conte de Humper­dinck qui replace l’en­fance au centre de l’ac­tion, au milieu des jeunes chan­teurs de la Maîtrise de l’Opéra de Lyon. Le spec­tacle en famille par excel­lence, qui s’ouvre par un choeur d’en­fants qui s’adresse direc­te­ment au public : « L’en­fance est une chose grave« , et il ne faudra pas traî­ner pour donner rien moins qu’un « sens à la vie » en 1h15 de spec­tacle. L’hu­mour est partout, l’in­ven­tion visuelle aussi, de la ferme à balais dans laquelle débute cette réduc­tion du conte – plus proche de l’ori­gi­nal que ne l’était l’opéra inté­gral de Humper­dinck – jusqu’au banquet final en barbe à papa rose enva­his­sant toute la scène du théâtre de la Renais­sance.

La splen­dide séquence nocturne de Hansel, Gretel… (photos B. Soulage)

La poésie crue de Samuel Achache

Car la démarche de Samuel Achache vise à rendre les enfants acteurs de leur propre vie jusqu’à mettre en scène eux-même l’opéra, en affron­tant leurs peurs sans rien en édul­co­rer. Ce sont de vrais enfants qui restent enfer­més dans les cages de la vilaine sorcière (épatante Claire Gascoin) et ce sont les filles qui racontent la sexua­lité du coucou – animal qui ne fait pas de senti­ments et qu’on retrouve même en ville – dans un inter­lude hila­rant. Qu’im­porte alors si les jeunes solistes manquent encore un peu de coffre et si le fil narra­tif de la forêt se perd un peu en route : ce joyeux bordel enfan­tin déborde de charme et d’in­ven­tion, à l’ins­tar de la séquence nocturne aux skieuses fantômes, digne d’un conte bien d’aujourd’­hui. Une belle occa­sion d’em­me­ner vos enfants décou­vrir l’opéra pendant les vacances de Pâques.


Hansel… Gretel… d’après Humper­dinck. Mise en scène Samuel Achache. Direc­tion musi­cale Karine Loca­telli, avec la Maîtrise de l’Opéra de Lyon. De 13 à 26 €. Du samedi 9 au mercredi 20 avril à 19h (dim 16h, mar 20h) au théâtre de la Renais­sance à Oullins. Durée : 1h15.