On oublie souvent qu’a­vant le scan­dale du Sacre du prin­temps, Stra­vinsky signait trois ans aupa­ra­vant en 1910 son premier ballet avec L’Oi­seau de feu… et son premier triomphe ! C’est son talent de jeunesse pour les mélo­dies russes qui avait séduit le grand Serge De Diagui­lev pour lui deman­der de compo­ser la musique de ce qui allait deve­nir ses grands ballets russes au temps du Paris de la Belle époque, avec moult décors et costumes fastueux. Déjà disso­nant mais toujours acces­sible, musique de scène illus­tra­tive vrai­ment desti­née à être dansée, L’Oi­seau de feu comprend déjà les rythmes diabo­liques propre au compo­si­teur qui allait révo­lu­tion­ner la musique. Mais aussi de splen­dides pages slaves tout droit tirées de son enfance, comme La Ronde des prin­cesses. C’est sans doute du fait de la richesse excep­tion­nelle de ce jeune compo­si­teur de 27 ans, déjà génial, que Niko­laj Szeps-Znai­der l’a choisi pour son premier grand programme consa­cré au XXe siècle depuis ses sympho­nies de Mahler. Une parti­tion inté­grale en 19 tableaux s’il vous plaît, complé­tée par le clas­si­cisme du 3e concerto de Beetho­ven, inter­prété par une star du clavier discrète qu’on entend très peu en France : Yefim Bron­fam.

L’Oi­seau de feu d’Igor Stra­vinsky, version inté­grale par l’ONL, direc­tion Niko­laj Szeps-Znai­der. (+ première partie concerto pour piano n°3 de Beetho­ven par Yefim Bron­fam). Jeudi 17 et vendredi 18 novembre à 20h à l’Audi­to­rium de Lyon, Lyon 3e. De 8 à 49 €.