Sortir à Lyon
Partager cet article :

Les adieux de Chris­tian Zacha­rias au réci­tal de piano

Christian Zacharias lunettes et cheveux blancs.
Christian Zacharias, véritable légende du piano.

Pour sa dernière tour­née de réci­tal de piano, Chris­tian Zacha­rias a choisi des oeuvres de jeunesse de Schu­bert et Tchaï­kovski comme un concert de villé­gia­ture, plein de joie et d’éner­gie.

On ne peut pas imagi­ner qu’il ne joue pas un morceau de Mozart en bis. Chris­tian Zacha­rias a signé ce qui consti­tue tout simple­ment parmi les plus beaux disques jamais enre­gis­trés en musique clas­sique : une inté­grale des sonates pour piano de Mozart, à l’exact point d’équi­libre entre la légè­reté et la mélan­co­lie, doublée d’un coffret consa­cré aux concer­tos, avec notam­ment David Zinman à la direc­tion.

Quand nous l’avions rencon­tré, ils nous avait confié que le sonates de Mozart sont plus diffi­ciles à jouer que les concer­tos, parce qu’il y est seul, et que Mozart n’ai­mait pas la soli­tude. Plus réflé­chi et sans doute plus intro­verti aussi, ce grand pianiste et chef d’or­chestre alle­mand, né en Inde avant d’être formé et adopté en France, a donc choisi lui aussi de ne plus être seul, et de mettre un terme à sa carrière de musi­cien solo (et non pas de soliste). A priori, il devrait non seule­ment conti­nuer de diri­ger mais aussi de jouer avec orchestre. Ouf !

Dernier réci­tal à Lyon

C’est dire si son dernier réci­tal à Lyon sera parti­cu­liè­re­ment émou­vant. Pour sa dernière tour­née en soli­taire, il a choisi de jouer Les Saisons en douze morceaux pour douze mois de Tchaï­kovski, musique furtive, tendre et mélan­co­lique, faus­se­ment natu­ra­liste. Le compo­si­teur trou­vait même à l’ori­gine la commande « simple et insi­gni­fiante », avant d’ac­com­plir son recueil en un geste de pure créa­ti­vité, chaque oeuvre courte renvoyant à un épitaphe d’un poète russe.

Pas de doute que pour Chris­tian Zacha­rias, il s’agit de rendre hommage à la plus belle culture russe apatride en des temps trou­blés. Avant de partir en vacances avec la sonate Gastei­ner de Schu­bert – son autre grand amour musi­cal dont il a enre­gis­tré une quasi-inté­grale au piano – sonate de villé­gia­ture au départ de Berlin, dans laquelle le jeune Schu­bert rejoint l’es­prit bouillon­nant de Mozart, comme il l’avait avec ses sympho­nies, joyeux et plein d’éner­gie ! (mais oui)

Comme l’avait fait Alfred Bren­del avant lui, Chris­tian Zacha­rias a donc choisi des oeuvres de jeunesse en guise de partance, pour mettre en valeur la vita­lité première des compo­si­teurs qui l’au­ront accom­pa­gné toute sa vie. Immanquable.

Chris­tian Zacha­rias une dernière fois en réci­tal. Les Saisons de Tchai­kovski et la sonate n°17 « Gastei­ner » D 850 de Schu­bert. Jeudi 2 février à 20h30 salle Molière, Lyon 5e, dans le cadre de Piano à Lyon.

Nelson Goer­ner, le plus roman­tique des réci­tals de piano

Attention, dernier concert à la salle Molière avant travaux (pendant un an, mais sans changer les sièges, allez comprendre…). Pour terminer en beauté un mois de mars exceptionnel pour le piano (entamé avec Adam Laloum puis Arcadi Volodos), voici un autre grand pianiste pour la cl...

Adam Laloum, le plus grand pianiste dans Schu­bert

Adam Laloum est de retour à Piano à Lyon pour jouer toute la musique romantique qu'il aime : Schumann, et la plus belle sonate de Schubert à nos yeux. Déjà le récital de l'année ? Il fallait entendre cet introverti au sommet de son expressionnisme, un soir de miracle à la Roqu...

Un jeune trio pour faire le plein de musique roman­tique

C'est une oeuvre de jeunesse composée à 19 ans, et pourtant le Trio élégiaque de Rachmaninov est une oeuvre fiévreuse et romantique d'une impressionnante modernité. On croirait presque entendre le Tchaïkovski de la maturité. Un mouvement d'un seul tenant presque cinématographique...

Le problème avec le programme du Concert­ge­bou­wor­kest

L'Orchestre Royal de Concertgebouw est certes une des plus belles phalanges européennes, et sa venue à l'Auditorium à Lyon reste un des événements de la saison. Mais le problème, particulièrement avec un concert classique, c'est qu'un orchestre ne suffit pas à assure une grande s...