C’est une oeuvre de jeunesse compo­sée à 19 ans, et pour­tant le Trio élégiaque de Rach­ma­ni­nov est une oeuvre fiévreuse et roman­tique d’une impres­sion­nante moder­nité. On croi­rait presque entendre le Tchaï­kovski de la matu­rité. Un mouve­ment d’un seul tenant presque ciné­ma­to­gra­phique qui servira d’in­tro­duc­tion au concert des nouveaux chou­chous de Renaud Capuçon : Manon Galy au violon, Maxime Quenes­son au violon­celle et Jorge Gonzale-Buaja­san au piano, ce piano que Rach­ma­ni­nov avait réécrit pour lui donner une place prépon­dé­rante.

Ils forment à eux trois le trio Zeliha qui vient de publier son premier disque, duquel ils repren­dront le premier trio de Mendels­sohn, le plus célèbre et le plus beau, avant un autre chef d’oeuvre : les quelques notes de piano en forme de marche qui ont fait la légende du Barry Lindon de Kubrick au cinéma dans le trio n°2 de Schu­bert. Le programme idéal pour passer l’hi­ver en se réchauf­fant à la musique de chambre, et l’oc­ca­sion parfaite de décou­vrir un nouvel ensemble qui n’en veut sur la scène (émer­gente) de Piano à Lyon. Tant mieux.

Trio Zeliha à Piano à Lyon (Rach­ma­ni­nov, Mendels­sohn, Schu­bert). Mercredi 22 février à 20h 30 salle Molière, Lyon 5e. De 22 à 44 €. Photo : Jean-Baptiste Millot.