Ce devait être la grande tour­née de ce début d’au­tomne, avec pas moins de trois concerts prévus rien qu’à Lyon. Pata­tras, du Grand Prix de Benja­min Biolay sorti en juin dernier ne reste qu’un concert privé d’un peu plus d’une heure qui vous conso­lera en vous offrant une idée de la tour­née, bien réelle, à venir, et qui ne manquera pas de passer à nouveau par Lyon (les dates prévues au Radiant-Belle­vue sont pour le moment repor­tées fin avril 2021). La tignasse blan­chie comme après trois mois de confi­ne­ment, touffu comme un James Dean sur le tard, Biolay y entame dans son studio les titres de son dernier opus, avec Où est passée la tendresse puis Papillon noir et les problèmes de « libido provi­soire« . Plus pop et variet’ que jamais, B.B. y accueille le temps d’un duo Adélaïde Chabannes de Balzac, à la lignée mani­fes­te­ment plus impres­sion­nante que le charisme qu’elle dégage sur un Parc fermé assez anec­do­tique. Tandis qu’un peu plus tard Jeanne Cherhal vient faire du Jeanne Cherhal en égre­nant les petits riens quoti­diens de la Brandt Rhap­sody. Un concert à la réali­sa­tion soignée qui ne devrait pas déplaire aux Inrocks, mais qui s’illu­mine à la venue de Chiara Mastroianni, chantent le très beau Visage pâle, décla­ra­tion d’amour post­hume d’un couple séparé, enchaî­née comme il se doit par Ton héri­tage, dédiée à leur fille. Une classe et une compli­cité pudiques, au milieu de La Superbe ou Comment est ta peine en solo cette fois, avant un clin d’oeil aux « Cerfs-Volants » en forme de retour aux sources, premier tube de B.B. encensé à l’époque par un certain Hubert Mounier. Un avant-goût encore un peu sage de la tour­née à venir – on aimait bien quand Biolay était plus Néga­tif – mais c’est déjà ça…

Concert privé de Benja­min Biolay. Samedi 14 novembre à 21h sur Canal + puis en replay.