Clara Luciani est une blitz­krieg musi­cale à elle toute seule. Son album Sainte-Victoire a trans­formé cette jolie brune au physique andro­gyne en nouvelle coque­luche de la chan­son française. Pour­tant, sur le papier, ce n’était pas gagné d’avance : un son old-school loin des stan­dards de l’élec­tro-pop du moment, une voix grave de contralto qu’on a trop peu l’ha­bi­tude d’en­tendre et des textes inti­mistes parlant de ses bles­sures amou­reuses. Mais une fois mise en musique, l’équa­tion fonc­tionne. La chan­teuse sait trou­ver l’in­gré­dient en plus pour réveiller des chan­sons qui auraient pu être trop sages : guitare groovy sur La Grenade, lyrisme dépouillé sur la berceuse Dors, tour­billons loin­tains de cuivres sur Les Fleurs ou texte parlé sur Sainte-Victoire… Clara sait aussi manier les mots, cise­lant des paroles simples et effi­caces dans lesquelles elle se dépeint aussi bien comme un grande amou­reuse qu’une guer­rière remet­tant en ques­tion les diktats fémi­nins. Elle nous ferait presque danser à poil sur la chaloupe disco de Nue.

Le dernier titre de Clara Luciani.

Clara Luciani. Mer 17 novembre à 20h30 au Radiant-Belle­vue à Caluire (annoncé complet). radiant-belle­vue.fr