Le post rock a fait beau­coup de bien à la musique de film. Peut-il en faire autant au roman-photo ? Quinze ans après sa sortie on se souvient encore de l’ex­cel­lente bande origi­nale par Mogwai de Zidane, un portrait du 21ème siècle, sans laquelle le film n’au­rait sans doute pas eu la même saveur. Le quatuor écos­sais avait refait le coup plusieurs fois, avec la BO de la série Les Reve­nants ou celle du docu­men­taire expé­ri­men­tal de Mark Cousins Atomic, donnée en ciné-concert événe­ment lors des Nuits Sonores 2016. Dans la même veine, leurs loin­tains cousins bretons Totorro s’at­taquent non pas au 7ème mais au 9ème art avec un « ciné-BD-concert » inspiré du vrai-faux roman-photo de Fabcaro Et si l’amour c’était Aimer ? Sur le papier, ça s’an­nonce bien : une ving­taine de thèmes instru­men­taux origi­naux ont été créés par Totorro et l’ami batteur Pierre Marol­leau pour accom­pa­gner la projec­tion sur grand écran des planches de la bande dessi­née, recom­po­sées image par image pour l’oc­ca­sion. En 4 par 3 et boosté au math rock survi­ta­miné du trio, le réalisme piquant et désa­busé de Fabcaro va prendre une autre dimen­sion. Presque litté­ra­le­ment prendre vie devrait-on dire car rappe­lons que dans l’his­toire origi­nale de Fabcaro, Sandrine tombe sous le charme de Michel, un livreur à domi­cile chan­teur de rock à ses heures perdues… À quel point les Rennais vont-ils jouer la carte de la mise en abyme ? Réponse le 28 novembre à l’Epi­ce­rie moderne. On en sera, évidem­ment. A.Q.


Totorro & Friend. Dimanche 28 novembre à 20h à l’Epice­rie moderne à Feyzin. De 9 à 13€.