C’est une fille du Nord. Une fille de lettres aussi, passée par Hypo­khâgne et le jour­na­lisme. Le genre de fille avec qui on irait bien boire une bouteille de vin pour parler de litté­ra­ture, et d’amour, bien sûr. Le genre d’ar­tiste qui fait l’una­ni­mité, à sa place dans la chan­son française comme l’était son idole Michel Berger, elle qui débarque sur scène avec une telle éner­gie qu’on s’aban­donne à sa musique, conquis. De ses premières chan­sons compo­sées à 14 ans à son premier succès fulgu­rant, Juliette Arma­net a pris son temps pour arri­ver au sommet. Elle a 33 ans quand son premier album, Petite Amie, est nommé révé­la­tion de l’an­née 2018 aux Victoires de la Musique. Un bijou, foison­nant d’airs mélan­co­liques et pop à la fois : tous les Alexandre s’en souviennent. Brûler le feu, son deuxième opus parti­cu­liè­re­ment attendu, a illu­miné la fin d’an­née 2021, plom­bée par on ne sait plus quelle vague d’une pandé­mie inter­mi­nable. 

Le dernier jour du disco

Car il y a dans ses mélo­dies ce truc unique, intem­po­rel et univer­sel, qui agit comme un baume sur les myocardes les plus abîmés. Un vertige de l’amour à la Sanson, version 2022 : « Baby j’ai le rouge aux joues, t’as mon amour comme seul bijou  ». Sur le morceau Tu me Play, son «  visage comme une allu­mette » signe notre retour à la fête, nous aussi les joues rougies de retrou­ver le fris­son de chan­ter collés-serrés sans masques, embal­lés par sa propo­si­tion de tout brûler avec grâce. La première fois qu’elle est venue à Lyon, seule au piano, c’était en première partie de Philippe Kate­rine au Radiant. Elle y rempile en ce début de prin­temps pour un show élec­tro-disco plus abouti, après avoir mis le feu à l’Olym­pia le 10 mars dernier. À celles et ceux qui auraient raté le coche, pas de panique, la bête de scène est aussi program­mée pour deux dates au théâtre antique des Nuits de Four­vière cet été.

Juliette Arma­net. Mardi 29 mars à 20h au Radiant-Belle­vue à Caluire (+ première partie). Place­ment libre debout. 34 €.