Au départ, Dry Clea­ning, c’est quatre tren­te­naires londo­niens qui se connaissent depuis plus de dix ans. Potes d’école d’art, potes de potes, potes de soirées karaoké qui se finissent au petit matin. Lorsqu’ils montent un groupe, c’est sans le moindre plan de carrière, bien loin de penser qu’ils seraient un jour sur une autre scène que celle du mariage d’un des leurs ou d’une soirée privée réunis­sant leurs amis. Sauf que la combi­nai­son de poésie chan­tée-parlée de Florence Shaw et du post-punk au cordeau distillé par le guita­riste Tom Dowse et l’im­pec­cable basse-batte­rie de Nick Buxton et Lewis Maynard fait mouche. Sur le premier EP Sweet Prin­cess sorti en 2019, le titre Magic of Meghan nous avait mis la puce à l’oreille avec son espiègle bend d’in­tro et son riff impa­rable.

Florence Shaw et la bande de Dry Clea­ning.

Le titre avait tourné en boucle dans nos oreilles un moment. Mais leur premier véri­table album New Long Leg, sorti en 2021, est d’un tout autre calibre. La produc­tion plus soignée apporte beau­coup, souli­gnant enfin à sa juste mesure la finesse de l’écri­ture de Florence Shaw, sans rien enle­ver de l’éner­gie des compo­si­tions qui demeurent très accro­cheuses, dès l’en­trée de jeu avec Scrat­ch­card Lanyard. On se régale des textes tota­le­ment déments de Shaw, large­ment compo­sés de bouts de conver­sa­tions volées çà et là dans les rues de South London. Comme dans une séance d’hyp­nose mise en musique par PIL et Wire, on se laisse éton­nam­ment planer. Mais si notre tête a décollé, nos pieds eux sont restés bien atta­chés au sol et conti­nuent de battre la mesure. Au Péri­scope, ils devraient même ordon­ner à notre popo­tin de les accom­pa­gner.

Dry Clea­ning + Maria Sommer­ville. Vendredi 29 avril à 21h au Péri­scope, Lyon 2e Confluence. 13 €.