Clara Luciani était une blitz­krieg musi­cale à elle toute seule. Son album Sainte-Victoire avait trans­formé cette jolie brune au physique andro­gyne en nouvelle coque­luche de la chan­son française. Elle avait su trou­ver l’in­gré­dient en plus pour réveiller des chan­sons qui auraient pu être trop sages, comme elle savait manier les mots, cise­lant des paroles simples et effi­caces dans lesquelles elle se dépeint aussi bien comme une grande amou­reuse qu’une guer­rière remet­tant en ques­tion les diktats fémi­nins. Malheu­reu­se­ment à force de courir trop vite avec un deuxième album avant tout destiné à four­nir de la soupe pour les NRJ music awards, sa belle voix grave de contralto se dissout dans les ryth­miques Bontempi en boucle en guise de disco avarié. Et ce n’est pas parce qu’elle ose pronon­cer le mot “cul” sur son single au milieu  de paroles à l’eau de rose bien savon­née, qu’elle va retrou­ver les tripes de ses débuts. Espé­rons que sur scène elle retrouve un peu de son âme, même si ses appa­ri­tions au design vintage cali­bré relèvent main­te­nant plus du produit commer­cial asep­tisé.

Jeudi 6 octobre à 20h à la Halle Tony Garnier, Lyon 7e. De 36 à 55 €.