Un virage, mais toujours la même classe. Après leurs trois premiers albums à la pop douce et brumeuse, les Montréa­lais de Timber Timbre s’étaient auto­ri­sés un petit revi­val dans les sono­ri­tés des années 80 avec leur dernier opus Since­rely, Future Pollu­tion. Les faits sont là : ces messieurs font toujours des compo­si­tions aussi soyeuses, portées par la voix enro­bante du torturé Taylor Kirk, tête pensante du groupe. Le somp­tueux titre d’ou­ver­ture, Velvet Gloves & Spit, rappe­lait d’ailleurs le rock suave et moite de Hot Dreams ou les BO des films de Nico­las Winding Refn… Le funky Grif­ting ne lais­sait aucun doute quant à la nouvelle direc­tion prise alors par Taylor Kirk et sa bande pour ce cinquième opus : pleins feux sur les eigh­ties. Synthé­ti­seur compressé, basse lourde et ryth­mique martia­le… le groupe ne nous avait pas habi­tués à de tels habits de lumière (noire – faut pas décon­ner non plus), qui leur seyaient à ravir. Pour cet album enre­gis­tré entre la Belle province et la banlieue pari­sienne, Timber Timbre avait pris un malin plai­sir à tester de multiples instru­ments, appor­tant une richesse nouvelle à leur univers tout en tension conte­nue. La véri­table réus­site de ce nouveau disque rési­dait dans cette rencontre, de plein fouet, entre le synthé­tique et l’or­ga­nique. Une rencontre qu’on retrouve dans leur Disso­cia­tion tapes volume 1 enre­gis­tré depuis au studio La Frette en France. Trois chan­sons retra­vaillées à Austin, au Texas, pour un enre­gis­tre­ment et un mixage supplé­men­taires avec le produc­teur Craig Ross (Daniel Daniel Johns­ton, Lisa Germano), que Taylor Kirk vien­dra inter­pré­ter pour la première fois en live en duo, accom­pa­gné de Erin Lang (Found­ling), dans la toute nouvelle salle du Marché Gare. Les vacances commencent bien. A.Q.

Timber timbre (+ Found­ling). Lundi 24 octobre à 20h dans la toute nouvelle salle du Marché Gare, Lyon 2 Confluence. (annoncé complet).