Entre rap, hip-hop, Prince ou Michael Jack­son, Disiz reste inclas­sable et revient aux Nuits de Four­vière avec un dernier album, L’Amour, après avoir fait entré son tube J’pète les plombs au panthéon du rap français.

Une fenêtre sur la mer nichée dans un aplat couleur soleil. L’Amour, dernier album du rappeur Disiz sorti en mars dernier, a tant baigné de lumière les plate­formes de strea­ming qu’il est devenu disque d’or. Quatre ans après l’ex­plo­sif et plutôt sombre Disi­zilla, l’ar­tiste origi­naire d’Evry signe son retour sur scène et en studio avec un album des plus abou­tis, tout en douceur et en profon­deur sur les turpi­tudes des senti­ments. « Le futur me fait la cour, et cette putain de routine me fait vivre en looping », chante-t-il sur Tue L’Amour. En plus de s’en­tou­rer de noms incon­tour­nables du hip-hop français – Damso, Yseult ou Archi­bald Smith – Disiz se livre avec une sincé­rité qui nous touche en plein cœur. 

Hip-hop influencé par Prince ou Michael Jack­son

Rappeur under­ground bibe­ronné à Géné­ra­tions et Radio Nova, il est propulsé dans la lumière en 2000 avec J’pète les plombs, un morceau entré aujourd’­hui au panthéon du rap français. À l’époque, les plus poin­tus lui reprochent de tomber dans une forme de variété, à l’heure où les maisons de disques s’ar­rachent les pépites du hip-hop. Lauréat du meilleur album de rap en 2006 aux Victoires de la Musique (personne n’est parfait), il assume la tangente et explore d’autres genres musi­caux, influencé par Prince ou Michael Jack­son, écrit deux romans, reprend ses études. C’est avec cette liberté d’ar­tiste complet qu’on le retrouve en tour­née, auteur d’un disque qui trans­cende les genres, salué autant par son public que par la critique. Son titre Rencontre, enre­gis­tré avec Damso, a dépassé les 50 millions d’écoutes. Mais il y a aussi les sono­ri­tés french touch, années 80, reggae­ton et presque rock indé sur Dispo ?, Week-end Lover, Casino ou Poids Lourd, à travers lesquelles le rappeur de 44 ans raconte avec tendresse les coups de foudre, la paren­ta­lité et le deuil des histoires perdues. La richesse du mélange des styles fonc­tionne à merveille, faisant de L’Amour un objet pop et univer­sel. Disiz serait-il la Juliette Arma­net du rap français ? En tout cas, il a autant de succès : après le Transbo en novembre dernier, le voici sur la grande scène des Nuits de Four­vière.

Disiz (+ Aloïse Sauvage). 28€ (annoncé complet, sur liste d’at­tente). Photo / Julien Gremm / Davibe.