Ils déam­bulent sur Camden Street, la veille d’un concert à Londres, lorsqu’on les appelle pour discu­ter de New Era, leur nouvel album. L’une raconte d’une voix chaleu­reuse les tour­ments d’un disque marqué par un confi­ne­ment sépa­rés, l’autre, plus en retrait mais non moins sensible, détaille les nouveaux rythmes et l’ori­gine du duo.

Ce tandem lyon­nais qui cartonne outre-Manche, ce sont Camille et Robin Faure, alias Black Lilys, unis dans la vie par les liens du sang. « On a commencé à faire de la musique ensemble après avoir perdu notre mère, presque comme un prétexte pour se décou­vrir l’un l’autre. Ça nous a rapi­de­ment dépassé, on n’avait pas du tout prévu de conti­nuer à en faire aujourd’­hui, mais on s’est laissé porter », racontent-ils d’une même voix.

Écou­ter leur disco­gra­phie, toute jeune et déjà si affir­mée, c’est embarquer pour un voyage quelque part au Nord de l’Eu­rope : une mélan­co­lie pluvieuse en terres anglaises ou une épopée viking en Norvège, ponc­tuées d’échap­pées tradi­tion­nelles islan­daises. 

Sous l’in­fluence de Wood­kid, The XX ou London Gram­mar

Si leur premier album, Boxes, sorti en 2018, se voulait « plus intros­pec­tif », New Era a déployé des ailes qu’il nous tarde de décou­vrir sur scène. Influen­cés par le travail de percus­sions d’un certain Wood­kid, les Black Lilys ont pris du coffre, accom­pa­gnés d’un violon­cel­liste et d’un batteur atypique qui joue sur des bambous.

Quand on les compare à The XX, Bon Iver, London Gram­mar ou encore Björk ? « Ce sont des réfé­rences qui nous plaisent », sourit Robin. « On adore les contrastes dans notre musique, on peut passer de quelque chose de très intense à quelque chose de beau­coup plus épuré et inti­miste », pour­suit-il. Contrasté est un mot qui leur va bien.

Pour Camille, « cet album parle de nos batailles person­nelles, de l’hy­per­sen­si­bi­lité dans un monde avec d’énormes combats qui nous dépassent. Parfois on se sent puis­sant et acteur, et parfois complè­te­ment démuni. C’est ce qu’on a voulu racon­ter ». La scène du Transbo les a connus en 2016 en première partie du so british Pete Doherty. C’est désor­mais à eux que revient la tête d’af­fiche, et quelque chose nous dit que ça ne va pas s’ar­rê­ter là.

Black Lilys + Lara Taska, concert pop-folk. Le jeudi 24 novembre à 20h au Trans­bor­deur à Villeur­banne. Gratuit avant 20h, puis 8€.