Sortir à Lyon
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Star­ma­nia, le grand spec­tacle de Thomas Jolly qui nous a mis une claque

Starmania Thomas Jolly lumières et structure art déco.
Le décor final du Starmania de Thomas Jolly.

Thomas Jolly signe une nouvelle mise en scène de toute beauté de la comé­die musi­cale de Michel Berger et Luc Plamon­don, et redonne tout son sens à cet opéra rock futu­riste et vision­naire qui a su collec­tion­ner les tubes en restant profon­dé­ment origi­nal.

Piano blanc et silhouette de Michel Berger pour ouvrir le spec­tacle comme un bel hommage au compo­si­teur, ce Star­ma­nia rétro-futu­riste prétend retrou­ver le sens origi­nel de l’oeuvre (en réin­té­grant quelques passages coupés en 1979), en plus que de rendre hommage ses créa­teurs. Et ça marche ! Voix-off de Thomas Jolly sur des actua­li­tés abstraites proje­tées en plusieurs dimen­sions à la façon du Metro­po­lis de Fritz Lang, SOS d’un terrien et d’une jeunesse en détresse qui s’em­brasse avant de poser sa bombe, terro­risme acti­viste et répres­sion fasci­sante sans limite d’un Zéro Janvier, busi­ness­man en meeting qui possède sa propre tour de gratte-ciel… tout écho avec le monde actuel n’est évidem­ment pas fortuit et montre à quel point Luc Plamon­don était vision­naire de son époque.

La Chan­son de Ziggy qui se démul­ti­plie en corps de ballet à lui tout seul.

Jusqu’à mettre en scène avec le person­nage de la mili­tante Sadia une Sandrine Rous­seau d’avant l’heure, panthère média­tique qui veut prendre « toute la place« … Gran­deur et désillu­sion du spec­tacle de la société et de la société du spec­tacle dans une série de tubes ébou­rif­fants, (Un garçon pas comme les autres, Le Blues du busi­ness­man, Besoin d’amour…, on redé­couvre tout le sens de la chan­son qui donne son titre à la comé­die musi­cale, ou l’autre Chan­son de Ziggy, celle du danseur « sans ami », fan de David Bowie.

Le Blues du busi­ness­man sublimé par les lumières de Thomas Jolly.

« J’au­rais voulu être un artiste », le clou du spec­tacle

La première partie passe comme un rêve, la pluie de coeurs roses en cotillons tombant sur le public juste après Besoin d’amour. Mais l’autre star du spec­tacle, ce sont les lumières de Thomas Jolly qui forment une choré­gra­phie à part entière, à la fois sobres et spec­ta­cu­laires, balayant jusqu’à l’au­dience. Le clou du spec­tacle est atteint avec une version d’an­tho­lo­gie de « J’au­rais voulu être un artiste », un parterre de spot orien­tables posés sur scène s’éle­vant en même temps que la voix de Zéro Janvier dans un para­dis blanc de lumière. Gran­diose.

Les Adieux d’un sex-symbol de Baby Doll.

La seconde partie montre aussi toute la complexité de la musique de Berger (aux influences multiples, notam­ment améri­caine) et la noir­ceur de l’oeuvre, de l’Ego trip orgiaque fabu­leu­se­ment choré­gra­phié par Sidi Larbi Cher­kaoui, aux adieux d’un sex-symbole d’une Baby Doll qui n’a « plus l’âge de son image« . Avant de finir dans le coton des soli­tudes croi­sées des Uns contre les autres, sur un plateau tour­nant. C’est toute la beauté de ce spec­tacle appelé à deve­nir déjà un nouveau clas­sique : du trip en déca­po­table au milieu des gratte-ciels jusqu’au Ziggy démul­ti­plié qui forme un ballet à lui tout seul, Thomas Jolly a à peu près une idée de mise en scène par tableau. Jusqu’au finale en forme de Mari­tie et Gilbert Carpen­tier queer autour d’une struc­ture art déco, qui se termi­nera en fumée, comme nous, tota­le­ment Stone.

Star­ma­nia de Michel Berger et Luc Plamon­don. Mise en scène Thomas Jolly. Jusqu’au dimanche 23 avril à la Halle Tony Garnier, Lyon 7e (2h50 avec entracte). Puis à la nouvelle LDLC Arena de l’OL Vallée du 9 au 13 octobre 2024 (billet­te­rie déjà en vente).

Photos : Anthony Dorf­mann.

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