
Elle aurait dû faire la première partie de Stromae s’il n’avait pas annulé ses concerts. Zaho de Sagazan est de passage à l’Epicerie moderne, et sort un premier opus, La Symphonie des éclairs, en forme d’éclair de génie. Attention révélation !
À peine quatre mois écoulés et nous tenons déjà la sensation chanson-pop de l’année ! Attention les yeux, si Zaho de Sagazan a choisi le printemps pour livrer son premier album, elle ne nous invite pas pour une petite balade bucolique. L’intensité fracassante de ces treize premiers morceaux nous plongent plutôt dans la saison des orages, qu’elle rêve de vivre de l’intérieur : « moi si j’étais un oiseau j’irais danser sous l’orage / Je traverserais les nuages comme le fait la lumière / J’écouterais sous la pluie la symphonie des éclairs. » Ces trois phrases, issues du refrain de sa chanson éponyme, donnent un bref aperçu de l’obsession de la jeune artiste pour les mots et de la puissance évocatrice de sa poésie.

Petite soeur de Stromae
En fait, on ne rentre pas dans La Symphonie des éclairs, c’est le disque qui nous rentre dedans, qui nous aspire d’entrée, comme des sables mouvants. D’étrange en étrange, on se laisse ensorceler par les arpégiateurs enchanteurs, les nappes électroniques qui s’empilent, se répondent, s’enchevêtrent et les arrangements électro aussi froids que martiaux qui font petit à petit monter le rythme. Régulièrement les scansions de la jeune chanteuse de 23 ans transpercent le cœur. Quelle voix ! On n’avait pas écouté pareil débuts depuis ceux de Stromae avec Cheese et surtout Racine carrée, auquel on ne peut s’empêcher de penser à l’écoute du tube Tristesse.
La jeune native de Saint-Nazaire aurait même dû assurer la première partie du belge à la Halle Tony Garnier, avant que la « tristesse » de ce dernier ne reprenne le dessus, et le force à annuler. Ce n’est que partie remise, on en est convaincus, tant les deux artistes ont en commun. En attendant, on ira découvrir Zaho de Sagazan dans le cadre intime de l’Épicerie moderne qui affiche déjà complet, ou plus tard sur la route des festivals, dont on ne doute pas que la jeune artiste sera l’une stars de l’été. A.Q.
Zaho de Sagazan (+ Brique Argent). Vendredi 28 avril à 20h30 à l’Epicerie moderne à Feyzin. De 7 à 20 €. (annoncé complet)