Michel Polna­reff revient aux Nuits de Four­vière 7 ans après sa dernière tour­née, et la nouvelle s’an­nonce assez chao­tique… Récit d’un concert dans lequel il ne brillait déjà plus, gâchant un des plus beaux réper­toires de la chan­son française.

Il y a des concerts dont on se souvient… « Bonsoir les 69 ! En posi­tion ?  ». A peine Polna­reff était rentré sur scène en 2016 aux Nuits de Four­vière qu’on s’était dit qu’on n’était peut-être pas parti pour un grand moment d’élé­gance. Il y a parfois des moments gênants, même en concert. Pas sûr qu’on est très envie de lui faire un 69 à Polna­reff, surtout avec son moule-burnes avec une étoile sur chaque couille (véri­dique) et le visage bouffi derrière ses lunettes. On se serait plutôt cru un instant invité à une soirée privée géante de Patrick Sébas­tien, avec un type qui ne sait plus pratiquer.

Une partie du public à l’époque insul­tait même au passage le person­nel des Nuits de Four­vière en décou­vrant qu’il y avait une fosse debout alors que c’était marqué sur leur billet. Ils n’avaient mani­fes­te­ment jamais dû assis­ter à un concert depuis leur crise d’ado­les­cence en 1968… On a le public qu’on mérite. Il faut dire que Popol demande quand même 69 € par tête de pipe – pour rester dans le 69 (là aussi véri­dique, mais à Pérouges il vous en coûtera jusqu’à 120 €, c’est son côté rural)… Tout ça pour trans­for­mer son public de bido­chons en poulailler géant en les trai­tant d’in­tel­lec­tuels pour leur faire reprendre pendant 10 minutes  « Y a qu’un cheveu sur la tête à Mathieu ». Bien­ve­nue chez la fête à Neuneu. Le pire avec les beaufs, c’est ceux qui pensent qui ne sont pas des beaufs…

Polna­reff en 2007 et c’était déjà pas beau à voir…

Popol reprend du service

Ce ne serait rien si Popol n’avait pas pris la peine de massa­crer tous ses titres aupa­ra­vant avec des arran­ge­ments d’or­chestre de casino, et un power­point digne d’un fond d’écran d’or­di­na­teur Armstrad, gâchant jusqu’à Good­bye Mary­lou. Déjà à l’époque, malgré nombre de promesses, il n’avait pas une seule chan­son nouvelle, et étirait chaque vieille antienne en karaoké pour atteindre péni­ble­ment 1h40 de concert, bis compris (2). En comp­tant la pause pipi de Papy Popol, lais­sant ses guita­ristes se livrer à une battle pathé­tique pour faire patien­ter la foule, sans doute le temps de régler ses petits problèmes de « 69 ». La misère. Aujourd’­hui il promet­tait au départ une tour­née inti­miste au piano, et des nouvelles chan­sons. Fina­le­ment, il n’en est rien selon les premiers retours de sa tour­née.

Si Polna­reff est mani­fes­te­ment resté mégalo, il n’est malheu­reu­se­ment plus musi­cien depuis long­temps. Ni compo­si­teur. C’est devenu un astre mort, qui ressort sa compil’ tous les 5 ans quand il veut bien quit­ter son désert en 4×4 (souve­nez-vous…). Polna­reff est devenu un astre mort, et seuls les choristes peuvent chan­ter aujourd’­hui les percées aiguës de Lettre à France, une des plus sublimes mélo­dies du réper­toi­re… Il ne peut même plus montrer ses fesses pour faire parler de lui (ouf !), même s’il les utilise encore sur son affiche pour faire comme si… Alors vi vrai­ment vous voulez aussi faire semblant parce que vous n’avez jamais entendu Popol, à vous de voir… Mais ce sera à vos risques et périls.

Michel Polna­reff (première partie Santa). Vendredi 16 juin à 21h30 aux Nuits de Four­vière, grand théâtre, Lyon 5e. 69 € (sur liste d’at­tente)

+ Michel Polna­reff au festi­val de Pérouges (première partie Anthony Strong à 19h30). Mercredi 28 juin à 21h30. De 47 € (en fosse) à 120 €, ça ne rigole plus…