Elle s’y voyait déjà avant les élec­tions. Elle le sera après. Après avoir été la favo­rite, Natha­lie Perrin-Gilbert sera bien la prochaine adjointe à la Culture de la nouvelle majo­rité muni­ci­pale verte. Reste à savoir le porte­feuille exact de son poste, qui n’est pas anodin : culture et patri­moine ? Monde asso­cia­tif ? Grands événe­ments ? Reste à savoir aussi jusqu’à quel point elle s’en­ten­dra avec les Verts sur la longueur… elle qui les avait combat­tus tout au long du précé­dent mandat lorsqu’elle était dans l’op­po­si­tion, et eux dans l’an­cienne majo­rité d’un certain… Gérard Collomb ! (ou l’ou­blie parfois un peu vite) Bref, les femmes sont parfois des hommes poli­tiques comme les autres, et les jeux d’al­liance entre ex-adver­saires battent leur plein, à (l’ex­trême) gauche comme à droite ou au centre, « en même temps »… Nous juge­rons sur pièce les propo­si­tions de la nouvelle adjointe lorsqu’elle aura eu le temps de travailler. La promesse des Verts d’une redis­tri­bu­tion des cartes en matière de subven­tions cultu­relles (20% du budget muni­ci­pal, une manne, qu’elle a promis de conser­ver) est parfai­te­ment légi­time. Elle peut même paraître souhai­table sur le prin­cipe , après l’im­mo­bi­lisme confor­miste de feu Gérard Collomb, plus soucieux d’ap­pa­raître lors des grands événe­ments ou dans les tribunes du Grou­pama Stadium, que de soute­nir ou d’af­fir­mer des choix artis­tiques… Encore faudra-t-il en étudier l’im­pact et les moti­va­tions. Mais même large­ment victo­rieux, Les Verts ne seront pas seuls déci­deurs et Natha­lie Perrin-Gilbert va avoir rapi­de­ment du pain sur la planche, à commen­cer par le dossier de la succes­sion de Jean Lacor­ne­rie et Anne Meillon à la tête du théâtre de la Croix-Rousse.

Et la Région dans tout ça ?

Jean Lacor­ne­rie ayant annoncé son départ pour la fin de l’an­née, l’ap­pel d’offres est déjà lancé pour prendre la direc­tion du plus « petit » des grands théâtres de Lyon, les aspi­rants ayant seule­ment jusqu’au 10 juillet pour se faire connaître avant une pré-sélec­tion de 6 candi­dats à audi­tion­ner cet automne. Les choses sérieuses commen­ce­ront alors : le théâtre de la Croix-Rousse est en effet co-financé par la Ville, la Métro­pole et… la Région Auvergne Rhône-Alpes, qui avait déjà failli s’en désen­ga­ger au début du mandat de Laurent Wauquiez. Pour main­te­nir ses éven­tuels finan­ce­ments, qui se sont déjà érodés (-6% pour la Métro­pole par exemple), il faudrait donc mieux trou­ver un projet d’en­tente trans-parti­san… Vues les convic­tions affi­chées par les uns et par les autres, rien n’est a priori moins évident. La poli­tique, c’est un métier. NPG, qui la connaît bien, va avoir très vite l’oc­ca­sion de le véri­fier. En espé­rant que le théâtre et ses spec­ta­teurs n’en soient pas les premières victimes. A suivre.