Pein­ture clas­sique. Il y a sans doute un peu trop de plis dans la très foison­nante expo­si­tion du Musée des Beaux-Arts consa­crée au « Drapé » : « Pratiques d’ate­liers », « jet de la drape­rie  » ou encore « anato­mie de la drape­rie »… Les inti­tu­lés de chaque salle, curieu­se­ment surplom­bées de para­graphes « I.4 » ou « II.1.1 » comme à l’école, peuvent parfois paraître assez redon­dants. Mais l’am­pleur du travail de recherche recèle évidem­ment des merveilles pour l’es­prit foui­neur que l’opu­lence n’ef­fraie pas. Outre les salles consa­crées à Ingres ou Gustave Moreau, on pourra décou­vrir de grands incon­nus (Cosimo Gambe­rucci ou Pierre Le Tellier, neveu de Pous­sin). Dommage que la ques­tion érotique et/ou poli­tique soit un peu trop évacuée dans les vidéos consa­crées à la danse (l’ou­vrage « Cache-sexe » de Sylvie Aube­nas et Philippe Comar aurait pu former un heureux complé­ment). Mais les dernières salles à l’étage valent à elles seules le détour, d’une « étude de panta­lon » de Fernand Léger au lavis à l’encre d’Al­brecht Dürer qui annonce déjà au XVe siècle la moder­nité des œuvres au stylo-bille d’un Jan Fabre, jusqu’à une pure merveille : L’homme dans les draps, petit bijou d’éro­tisme se déclen­chant aux seuls replis de l’étoffe, orches­trés par une main invi­sible, finis­sant par former en ombres proje­tées le profil fantasmé de l’homme né de son imagi­na­tion. Magni­fique. L.H.

Drapé. Jusqu’au 8 mars au Musée des Beaux-Arts de Lyon. Tlj sf mardi de 10h à 18h, ven de 10h30 à 18h. De 7 à 12 €. mba-lyon.com