Le musée des Confluences devrait rouvrir le 2 juin prochain. Sa direc­trice, Hélène Lafont-Coutu­rier, a déjà mis en place toutes les mesures néces­saires pour accueillir le public. Elle nous explique comment.

Vous sentez-vous prête à rouvrir le musée au public?

Hélène Lafont-Coutu­rier : De même qu’on avait anti­cipé le confi­ne­ment en fermant le musée dès le 13 mars, on a très vite anti­cipé la réou­ver­ture. Dès la première semaine de confi­ne­ment, nous avons décidé de prolon­ger les expo­si­tions en place, comme celle sur les coiffes qui est main­te­nue jusqu’à fin août, et de repor­ter celles qui devaient débu­ter au prin­temps à l’au­tomne. Nous avons aussi déjà commandé des masques pour les sala­riés et du gel hydro­al­coo­lique. Comme j’ai passé pas mal de temps seule au musée, j’en ai profité pour réflé­chir aux condi­tions d’ac­cueil des visi­teurs, notam­ment à la mise en place d’un parcours pour respec­ter les distances de sécu­rité, qu’on a testé ensuite avec les équipes. Le musée des Confluences a l’avan­tage de présen­ter de grands espaces qu’on a pu cloi­son­ner pour créer des chemi­ne­ments à sens unique.

-Qu’est-ce qui va chan­ger pour les visi­teurs à l’en­trée ?

Le parvis servira unique­ment pour les entrées et les portes seront main­te­nues ouvertes pour que le public n’ait pas à les toucher. La sortie, elle, est dépla­cée sur le socle du musée, face au bassin. Nous avons tout mis en oeuvre pour que les flux ne se croisent pas, avec une signa­lé­tique visible et des marquages au sol pour respec­ter les distances entre les visi­teurs. Le grand esca­lier, lui, est suffi­sam­ment large pour qu’on ait pu le sépa­rer en deux et on a installé. Bien-sûr, le port du masque sera obli­ga­toire et nous allons réduire la jauge des expo­si­tions, en l’adap­tant à la taille de chacune des salles.

Avez-vous dû revoir la scéno­gra­phie des expo­si­tions?

Certaines expo­si­tions ont déjà des chemi­ne­ments établis que nous n’avons pas eu à modi­fier. Nous avons par contre mis en place un sens de circu­la­tion dans celles qui présen­taient un parcours libre, comme les « Coiffes ». Pour l’expo « Prison, au-delà des murs  », j’ai décidé de fermer pour l’ins­tant l’es­pace du théâtre immer­sif car il est trop compliqué à gérer en terme de sécu­rité. L’ex­po­si­tion « Mini-monstres » n’est quant à elle pas prolon­gée car elle repose sur un prin­cipe de mani­pu­la­tion par les enfants. Nous allons en revanche relan­cer les ateliers en petit groupe de cinq et dans les jardins du musée. Dans un premier temps, les règles mises place seront très rigou­reuses, quitte à être ajus­tées par la suite.

Le musée des Confluences utilise juste­ment beau­coup de scéno­gra­phies immer­sives et inter­ac­tives. Les risques liés à l’épi­dé­mie vont-ils vous obli­ger à y renon­cer?

L’avan­tage de cette période, c’est qu’elle entraîne de nouvelles inno­va­tions et nous pousse à trou­ver des solu­tions. Par exemple pour les écrans, on pense pour l’ins­tant lais­ser les vidéos tour­ner en boucle au lieu de les faire acti­ver par les visi­teurs. Mais par la suite, on peut imagi­ner mettre en place un système de capteur de présence ou donner à chaque personne un stylet en bambou pour qu’elles puissent utili­ser les écrans avec. Nous avons trop besoin de ce prin­cipe d’in­te­rac­ti­vité pour nous en passer. On compte s’adap­ter, sans remettre en cause l’iden­tité du musée.

– Cette épidé­mie va-t-elle aussi influen­cer le choix des théma­tiques des expo­si­tions?

On y avait déjà pensé ! Figu­rez-vous qu’on avait commencé à travailler sur une expo­si­tion autour des épidé­mies, qu’on va pouvoir actua­li­ser et que l’on présen­tera sûre­ment en 2023. Nous avions aussi prévu pour février 2021 une expo­si­tion autour de l’en­vi­ron­ne­ment et de la ques­tion “habi­ter la Terre”. C’est une théma­tique qui nous tient à coeur et sur laquelle il est urgent de réflé­chir. Nous allons davan­tage l’in­té­grer dans nos program­ma­tions. »

Propos recueillis par Caro­line Sicard

En atten­dant sa réou­ver­ture prévue pour le 2 juin, vous pouvez visi­ter le Musée des Confluences sur son site << ici >>.