Déci­dé­ment, le musée des Confluences prend de plus en plus le virage de l’éco­lo­gie pour convaincre de la néces­sité de proté­ger l’en­vi­ron­ne­ment. Après Makay, un refuge en terre malgache, consa­cré à l’un des derniers sanc­tuaires natu­rels de biodi­ver­sité de la planète, l’ins­ti­tu­tion met carré­ment les pieds dans le plat en s’at­taquant à un gros morceau: l’im­pact des socié­tés humaines sur la Terre depuis que l’Homme a troqué sa tenue de chas­seur-cueilleur pour des bottes de fermier. C’est tout le propos de la nouvelle expo­si­tion du musée La Terre en héri­tage, du Néoli­thique à nous. Un parcours tempo­raire dense comme une enquête d’Elise Lucet qui débute autour d’un gros globe terrestre suspendu. Ne partez pas en courant en enten­dant une voix aux accents de gourou psal­mo­dier qu’il faut sauver notre planète, mais passez à la suite du parcours: à défaut de rechar­ger vos batte­ries en opti­misme, vous appren­drez quelles sont les grandes limites de notre écosys­tème, comme l’aci­di­fi­ca­tion des océans ou le réchauf­fe­ment clima­tique, avec même un faux bulle­tin météo de 2050 présenté par une vraie Evelyne Dhéliat

Coût écolo­gique

Photos : Jérô­mine Deri­gny – Argos.

Le cœur de l’ex­po­si­tion prend la forme d’un gros camem­bert (le graphique, pas le fromage) dont chacune des tranches repré­sente une acti­vité humaine (manger, possé­der, habi­ter la Terre…) qui a fini par abîmer notre planète. On est surpris d’ap­prendre que dès le Néoli­thique, les bases de notre société étaient posées, comme la recherche du rende­ment agri­cole qui s’est trans­formé en agri­cul­ture inten­sive, ou le plai­sir de possé­der de beaux objets qui a débou­ché sur la société de consom­ma­tion. Si cette expo­si­tion didac­tique est très factuelle et comporte de nombreux chiffres, on peut comp­ter sur les habi­tuelles scéno­gra­phies inter­ac­tives du musée pour rendre ces infor­ma­tions un peu plus digestes, comme ces vidéos graphiques qui expliquent le coût écolo­gique d’un smart­phone ou de l’éle­vage inten­sif des porcs. Heureu­se­ment pour notre moral, le parcours présente aussi des solu­tions concrètes pour lutter contre ces fléaux et nous donner envie de faire un peu plus que le tri de nos déchets. La sortie parfaite pour convaincre votre grand-oncle climato-scep­tique, à condi­tion qu’il ait trois bonnes heures devant lui.

La Terre en héri­tage, du Néoli­thique à nous. Jusqu’au 30 janvier 2022 au musée des Confluences, Lyon 2e. Du mardi au dimanche de 10h30 à 18h30. De 5 à 9€.