Le saviez-vous ? Le musée Lugdu­num est gratuit le premier dimanche du mois ! ça tombe bien : ce 4 juillet est le dernier jour pour profi­ter de l’ex­po­si­tion sur la cuisine romaine. Miam.

On a tous en tête les repas gargan­tuesques des scènes de banquets romains croqués dans Asté­rix. La célèbre BD n’est d’ailleurs pas la seule à véhi­cu­ler cette idée d’ex­tra­va­gance culi­naire, mati­née d’exo­tisme: nombreux sont les livres et surtout les films qui ont montré des Romains affa­lés sur des banquettes se faire péter la panse avec un civet de panthère ou un cou de flamant rose. Si elle commence par une vidéo énumé­rant ce type d’images, la nouvelle expo­si­tion de Lugdu­num nous apprend qu’il ne s’agit là que de préju­gés. En nous parlant de cuisine romaine – prin­ci­pa­le­ment pendant la période de l’Em­pire – Une salade César? nous montre que le rapport des Romains à la nour­ri­ture était beau­coup plus frugal et sain qu’on ne le pense. Comme lors de sa précé­dente expo­si­tion consa­crée au jeu, l’ins­ti­tu­tion logée au pied du théâtre de Four­vière mise sur une signa­lé­tique claire et docu­men­tée, asso­ciée à la recons­ti­tu­tion de scènes de vie propice à mettre les enfants dans l’am­biance d’une visite ludique et péda­go­gique. 

Déjeu­ner sur le pouce ou repas d’af­faires

Le parcours débute par le marché, où l’on déam­bule “d’un stand” à l’autre pour décou­vrir les produits consom­més par les Romains, essen­tiel­le­ment locaux (pain levé, lait caillé, fruits et légumes) mais aussi impor­tés comme l’huile d’olive d’Es­pagne ou les huîtres de Médi­ter­ra­née. Boîtes de conserve antiques, les amphores tiennent la vedette, de diffé­rentes tailles selon leur prove­nance et leur usage. Joux­tant le marché comme c’était le cas à l’époque, la taverne, remarqua­ble­ment recons­ti­tuée, accueille les popu­la­tions modestes, leur permet­tant à la fois de déjeu­ner sur le pouce ou de remplir leur cruche. On cuisine en effet très peu chez soi, faute de place. En revanche, chez les classes sociales aisées, on sait mettre les petits plats dans les grands en orga­ni­sant des banquets au sortir des thermes. Mais loin des orgies que l’on aime imagi­ner, ces repas sont au contraire codi­fiés, avec un plan de table étudié pour l’hôte et ses convives, allon­gés sur des banquettes, oui, mais dont le compor­te­ment doit être exem­plaire. Ces banquets ne sont ni plus ni moins que des repas d’af­faires. 

Salé plus que sucré

La suite de l’ex­po­si­tion détaille le contenu des assiettes, à domi­nante salée et dépen­dant à la fois de l’âge et du statut social. Les gour­mands les plus curieux pour­ront récu­pé­rer des fiches de recettes pour tenter de cuisi­ner à la mode romaine chez soi… à condi­tion d’ai­mer le ragoût. Enfin est abor­dée la diété­tique, branche à part entière de la méde­cine romaine, notam­ment avec la théo­rie des humeurs faus­se­ment datée au Moyen Age: les Romains savaient déjà asso­cier des aliments en remèdes à des maux, comme le jaune d’oeuf à gober en cas de mal de gorge. Et pour eux, ce n’était pas des salades ! 

Une salade César? La cuisine romaine, de la taverne au banquet jusqu’au 4 juillet 2021. Gratuit ce dimanche, dernier jour de l’ex­po­si­tion.

Lugdu­num, musée et théâtres romains, Lyon 5e.