Pour sa nouvelle expo, le Mac a invité trois artistes femmes, dont le travail s’axe prin­ci­pa­le­ment autour de la vidéo: Jasmina Cibic, Delphine Balley et Chris­tine Rebet. On doit avouer qu’on a eu un coup pour cette dernière, et pas seule­ment parce qu’elle est lyon­naise: ses anima­tions tradi­tion­nelles aux encres de couleur déploient tout un univers onirique et hypno­tique, à la fois doux et déran­geant, parlant de méta­mor­phose, de collec­tif, mais aussi de dicta­ture ou de guerre. Comme In the soldier’s Head, un film person­nel dans lequel elle évoque les trau­ma­tismes de son père suite à la guerre d’Al­gé­rie, en plon­geant ses dessins à l’encre dans l’eau pour en faire surgir des formes fanto­ma­tiques. Portant une atten­tion parti­cu­lière à l’am­biance sonore et musi­cale, l’ar­tiste nous immerge dans son univers en présen­tant chacune de ses anima­tions dans des pièces qui en prolongent l’at­mo­sphère: salon victo­rien, temple asia­tique, ou ferme en bois de l’ouest améri­cain dans laquelle trois écrans racontent une histoire décou­sue et assez macabre, ryth­mée par la géniale musique compo­sée par son frère. ça va vous chan­ger des tableaux.

Chris­tine Rebet, Dicta­tor, 2007. (en haut, Ultra­vi­sion)

Esca­po­lo­gie, expo­si­tion de Chris­tine Rebet jusqu’au dimanche 2 janvier au Mac, Lyon 6e. Du mercredi au dimanche, de 11h à 18h. De 4 à 8€.