Petite expo, mais grand sujet en réso­nance avec l’ac­tua­lité. Le Musée urbain Tony Garnier se penche sur une période mythique, un âge d’or coincé entre l’après-guerre et la première crise pétro­lière : les Trente Glorieuses (1945–1974). Cette archéo­lo­gie d’une sorte d’Ar­ca­die moderne passe à travers les objets du quoti­dien. Cette nostal­gie des «  jours heureux » met en scène des usten­siles aux couleurs porteuses d’op­ti­misme, jaunes vifs, oranges pétants, bleus laitiers : du seau à glaçons au landau et même la pompe de station-service belle comme un jouet.

De quoi faire votre marché au musée Tony Garnier.

Ces années d’opu­lence, de plein emploi, de lende­mains qui chantent et de pétrole à gogo, vus dans le rétro­vi­seur, se posent aujourd’­hui comme la source de la crise écolo­gique qui nous menace. Le plas­tique omni­pré­sent et l’hy­per­con­som­ma­tion qui incar­naient la moder­nité sont aujourd’­hui consi­dé­rés comme l’en­nemi à abattre. Georges Perec (Les Choses) et Boris Vian (La Complainte du progrès) nous avaient pour­tant préve­nus. De jolis objets qui font réflé­chir.

Les Jours heureux. Archéo­lo­gie des trente glorieuses. Jusqu’au 30 juin 2023 au Musée urbain Tony Garnier, Lyon 8e, du mardi au samedi de 14h à 18h. De 2 à 3 €.