Après la Part-Dieu l’an passé, l’équipe d’Omart a choisi de voir encore plus grand : déco­rer l’hö­tel de Ville­roy XVIIIe du Musée des Tissus avec des fresques de 27 artistes street-art et des objets de Lyon­nais. Magni­fique !

Déjà l’an­née dernière, on avait été souf­flés. Dans un immeuble en passe d’être détruit juste derrière le centre commer­cial de la Part-Dieu, 16 artistes lyon­nais en rési­dence avaient refait la déco du sol au plafond. Le résul­tat était un régal pour les yeux autant que dans sa dimen­sion philo­so­phique : inté­grés à ces instal­la­tions à l’échelle de pièces entières, se trou­vaient des objets du quoti­dien confiés par les Lyon­naises et les Lyon­nais et desti­nés à être trans­for­més en œuvres d’art. Le franc succès de l’évé­ne­ment a poussé l’équipe d’Omart à réité­rer son concept de festi­val circu­laire et parti­ci­pa­tif, mais cette fois en visant plus grand. En 2023, c’est carré­ment le Musée des Tissus – en attente de travaux de réno­va­tion – qui accueille ce qui pour­rait bien deve­nir l’une des plus belles expo­si­tions de l’an­née.

Un Airt de famille au Musée des Tissus. (photos Susie Waroude / Exit Mag)

27 artistes du street-art, de la BD à la SF

Scéno­gra­phies immer­sives. Non seule­ment l’es­pace est immense – 2000m2 de surface – mais l’ar­chi­tec­ture XVIIIe siècle de l’Hô­tel de Ville­roy se marie à merveille avec les fresques, collages et pein­tures street-art des 27 artistes émer­gents sélec­tion­nés pour occu­per les lieux. Chaque pièce donne l’im­pres­sion d’être plongé dans un univers de science-fiction ou de bande dessi­née, où aucun centi­mètre carré n’est laissé au hasard de ces scéno­gra­phies géantes.

Impres­sion­nant et insta­gram­mable

C’est impres­sion­nant, foison­nant et insta­gram­mable à souhait, mais ça a surtout le mérite de donner à de jeunes prodiges des murs entiers pour s’ex­pri­mer… à l’in­té­rieur d’un musée plutôt du genre conser­va­teur. La contrainte d’uti­li­ser 500 objets qui auraient dû finir vendus 2€ dans un vide-grenier ajoute du sel à l’ex­pé­rience – deux fois moins chère qu’une place de ciné, rappe­lons-le – et rend encore plus émou­vantes leurs créa­tions. Peut-être parce que dans ces lieux même les déchets ont leur place et racontent des histoires, à l’image du gigan­tesque et très beau portrait de femme réalisé par Adven­tis unique­ment à partir de chutes de tissus. C’est l’im­manquable des trois prochains mois, on y va et on y retourne.

Airt de Famille, festi­val d’éco­no­mie circu­laire et parti­ci­pa­tive. Du mercredi au dimanche de 11h à 18h (ven et sam jusqu’à 20h, sam et dim dès 10h) jusqu’au 30 juillet au Musée des Tissus, Lyon 2e. Pass 1 jour 8€, pass 1 mois 15€.